Opération Horus : des pédophiles pris dans la toile de la gendarmerie

  • Par la capitaine Sophie Bernard
  • Publié le 17 janvier 2021
© Gendarmerie nationale

S’inscrivant dans la lutte contre l’exploitation sexuelle des mineurs sur Internet, une opération nationale, baptisée « Horus », s’est déroulée du 16 au 20 novembre 2020. Coordonnée par le Centre national de lutte contre la criminalité numérique (C3N), avec l’appui d’Europol, elle a mobilisé d’importants moyens humains, permettant 14 interpellations à travers toute la France.

Tandis que le constat de l’association Point de contact place la France comme troisième pays hébergeur de contenus pédopornographiques dans le monde en 2019, et que des « chasseurs de pédophiles » s’improvisent dans le même temps enquêteurs indépendants, la gendarmerie est plus que jamais mobilisée sur le sujet. D’autant plus que le contexte sanitaire et les mesures de confinement ont engendré une augmentation de l’activité délinquante sur Internet.

Mobilisation des cyber-enquêteurs des unités de recherches

Au-delà du traitement des signalements reçus viala plateforme Pharos, une cinquantaine de cyber-enquêteurs de la gendarmerie, issus d’une trentaine d’unités de recherches différentes, a été mobilisée pour détecter, identifier et neutraliser les agissements d’auteurs en matière de pédopornographie.

Baptisée Horus, l’opération a été menée entre le 16 et le 20 novembre 2020, sous l’égide du Centre national de lutte contre la criminalité numérique (C3N). À l’image du dieu égyptien à la tête de faucon dominant les espaces, les gendarmes ont traqué les auteurs sur la Toile, avant de tenter de les localiser. À cette fin, ils ont pu compter sur l’aide de la police nationale pour interpeller l’un des suspects, mais aussi sur l’entraide internationale, via Europol, pour identifier une autre cible se trouvant hors du territoire.

Les analystes d'Europol et du CNAIP en appui

Les investigations ont été rendues complexes du fait du nombre conséquent d’utilisateurs, changeant pour certains plusieurs fois de pseudonymes. Mais les cyber-enquêteurs savent battre les pédophiles à leur propre jeu sur la Toile.

Connaissant leurs sites favoris, ils ont notamment utilisé l’enquête sous pseudonyme, une technique encadrée par la loi les autorisant à créer de faux profils pour entrer en contact avec les suspects, sans pour autant inciter à l’infraction.

En appui des unités, les analystes d’Europol et du Centre national d'analyse des images de pédopornographie (CNAIP) ont pu analyser les données recueillies en temps réel, afin d’identifier les auteurs et les victimes.

Quatorze interpellations à travers tout le territoire national

Grâce aux différents moyens engagés, les gendarmes sont ainsi parvenus à interpeller quatorze suspects à travers tout le territoire national, dans le cadre d’enquêtes préliminaires ou

en flagrant délit. Du matériel informatique et plus de 1 000 contenus illicites ont par ailleurs été saisis dans le cadre des perquisitions, faisant l’objet d’une exploitation a posteriori par le CNAIP. Toutes les personnes interpellées ont été traduites en justice à l’issue des gardes à vue. Trois d’entre elles ont été condamnées à une peine d’emprisonnement, huit attendent leur jugement et trois autres ont été présentées devant le juge d’instruction pour une ouverture d’information.

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