Le chef d’escadron Joseph France, un gendarme abolitionniste

  • Par l’aspirante Noémie Carlus, SHD
  • Publié le 09 mars 2018
Carte postale de l’île de la Martinique.
© Service historique de la Défense

Surnommée « l’île aux fleurs », la Martinique accueille pour la première fois sur son territoire une compagnie de maréchaussée en 1763.

Le début du XIXe siècle est rythmé par des incendies de bâtiments, de champs de cannes appartenant aux esclavagistes ainsi que des révoltes armées des esclaves. On peut citer celles du 22 octobre 1822 au Carbet ou encore à Saint-Pierre en 1831 (communes situées au nord-ouest de l’île). C’est dans ce contexte que le chef d’escadron Joseph France est envoyé en 1843 pour commander la compagnie de gendarmerie de la Martinique.

Né le 10 décembre 1787 à Albestroff (Meurthe), Joseph France, s’engage en septembre 1813 au 9e régiment de chasseurs. Il passe en juin 1822 dans la gendarmerie avec le grade de lieutenant et commande la compagnie du Jura. Promu au grade de chef d’escadron en 1843, il quitte l’hexagone pour servir en Martinique au sein d’une compagnie qui compte près de 150 hommes.

Durant son séjour, révolté par la situation des esclaves aux Antilles, il décide de combattre l’esclavage. Il devient membre de la Société française qui œuvre en faveur de l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises. Sa prise de position déplaît au gouverneur de la Martinique qui obtient en 1845 son renvoi en métropole.

Sa mise à la retraite, en mars 1846, lui permet de publier un livre intitulé La vérité et les faits de l’esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres et les agents de l’autorité1. L’ancien officier dresse un tableau effrayant des cruautés commises par les colons sur les Noirs accompagné de pièces justificatives telles que des procès-verbaux, rapports de gendarmerie et documents des autorités locales.

Dans son combat pour l’abolition, il envoie également des lettres aux députés. Son action lui vaut d’être désigné député suppléant à l’Assemblée constituante par les électeurs de la Martinique. Il meurt le 4 mai 1869 à Nancy.

Le 27 avril 1848, sous l’impulsion de Victor Schoelcher, un décret proclamant l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises est adopté. Il entre en vigueur le 23 mai en Martinique. Le décret d’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848 met définitivement fin à l’application du Code noir et au statut d’esclave pour environ 67 500 Martiniquais.     

 

Pour plus d'actualités, vous pouvez consulter le site du Service historique de la Défense.

1Joseph France, La vérité et les faits de l'esclavage à nu : dans ses rapports avec les maîtres et les agents de l'autorité, Paris, Moreau, 1846, 227 p.

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