Violences conjugales : des « points de contact » dans les centres commerciaux

  • Par la capitaine Sophie Bernard
  • Publié le 30 mars 2020
Photo d'illustration
© wikimedia commons

Alors que le confinement imposé dans le cadre de l'urgence sanitaire engendre une augmentation des violences conjugales et que différents moyens sont mis en place pour lutter contre ce phénomène, la secrétaire d’État à l’égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, a annoncé la mise en place de points d’accompagnement éphémères dans les centres commerciaux, afin d’accueillir les victimes.

Si l’augmentation des violences conjugales était une crainte en début de confinement, elle s’est malheureusement révélée être une réalité, avec une hausse de plus de 30 % des faits et deux féminicides depuis le début de la période.

Afin de lutter contre ce fléau, le gouvernement met différents moyens à la disposition des victimes. Ainsi, outre le 17 et les plateformes de signalement (brigade numérique, arretonslesviolences.gouv.fr), le ministre de l’Intérieur a annoncé, en fin de semaine dernière, la mise en place d’un dispositif d’alerte en pharmacie. Les victimes peuvent ainsi se signaler discrètement, en prononçant le code « masque 19 », auprès de leur pharmacien, pour que celui-ci prévienne immédiatement les forces de l’ordre.

Samedi 28 mars, la secrétaire d’État à l’égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, a également annoncé l’installation de « points d’accompagnement éphémères » dans les centres commerciaux. Ces lieux vont être créés en partenariat avec les associations locales, les services de l’État et le gestionnaire d’hypermarchés Unibail-Rodamco-Westfield. Ils auront vocation à accueillir les victimes de violences conjugales dans des conditions garantissant à la fois la confidentialité mais aussi la sécurité sanitaire, en respectant les mesures barrières.

Dans les semaines à venir, une vingtaine de locaux de ce type devrait ainsi voir le jour dans les hypermarchés, offrant à la fois une écoute et des conseils quant aux droits des victimes. Six sites ont d’ores et déjà été définis (So Ouest à Levallois-Perret, les 4 Temps à la Défense, Carré Sénart à Lieusaint, le Forum des Halles à Paris, les Ulis en Essonne, V2 à Valenciennes) et devraient rapidement être complétés par d’autres points dans de grandes villes comme Dijon, Lyon ou Rennes.

Par ailleurs, la secrétaire d’État a annoncé la mise à disposition d’un fonds d’un million d’euros pour aider les associations d'aide aux victimes à poursuivre leur action, ainsi que le financement de 20 000 nuitées d’hôtel et de 1 000 places supplémentaires en centres d’hébergement pour les victimes ayant fuit leur foyer.

Enfin, alors que des numéros d’écoute, à l’instar du 3919, font l’objet d’un plan de continuité d’activité pour demeurer joignables durant cette période de confinement, les appels sont beaucoup moins fréquents du fait que les victimes sont confinées avec leur agresseur. Aussi, Marlène Schiappa a rappelé l’existence de la plateforme stop-violences-femmes.gouv.fr qui propose écoute et conseils aux victimes, aux témoins ou encore aux professionnels.

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