SNU : « une immersion dans la réalité du terrain »

  • Par Pablo Agnan
  • Publié le 29 mai 2021
© GND F. Garcia

Ancrer les jeunes dans la réalité et leur faire découvrir la gendarmerie, tel est le leitmotiv du gendarme Anthony. Ce réserviste d’Île-de-France, directeur d'école dans le civil, a participé à l'encadrement de lycéens dans le cadre du SNU (Service National Universel). Il propose ainsi aux volontaires une véritable immersion dans la peau d'un militaire. L'objectif ? La découverte du métier de gendarme et de toutes ses spécificités. Rencontre.

Qu'est-ce qui vous a poussé à participer à ce programme ?

Gendarme Anthony : J'ai été contacté par mon commandant de peloton. Il voulait une équipe de cinq réservistes pour concevoir, puis encadrer le projet, c'est-à-dire la phase 2 « Mission d’Intérêt Général » du SNU. Pendant la première phase, il s'agissait d’axer notre action sur la cohésion, avec pour but l’émancipation de la jeunesse. Mais, selon leurs propres mots, les jeunes s'attendaient à plus d'action et davantage d’activités physiques. Nous leur avons donc concocté un programme plus adapté à leurs envies, mais aussi à notre objectif.

Quel est cet objectif ?

De répondre à la question, c'est quoi être gendarme ? Certains pensaient qu'ils allaient se retrouver en immersion dans une brigade de gendarmerie, comme ils peuvent en voir dans certaines émissions télévisées. D'autres, qui connaissaient le milieu grâce à leur famille ou via des reportages, avaient de grandes aspirations. Mais ils se sont rendu compte de la réalité tout autre, notamment sur le degré d’engagement physique, où certains volontaires se sont trouvés limités.

L'éducation physique est-elle l'un des contenus majeurs de cette phase 2 ?

Il faut savoir que les participants sont tous volontaires pour découvrir spécifiquement le milieu gendarmique. Alors oui, l’activité physique et sportive était une constante majeure durant cette douzaine. C’était un moyen d’atteindre l’objectif de ce stage. Et puis, pour certains, c'était leur première expérience en dehors de chez eux ! Comme je le disais, on leur a préparé un programme intense aussi bien sur le plan physique qu’intellectuel : les séances de CrossFit, guidées par la méthode Hébert, d’endurance fondamentale, mais aussi des conseils dispensés sur la nutrition et l'hygiène de vie faisaient partie intégrante du stage.

Hormis le sport, quelles sont les autres activités proposées ?

L'idée, c'était qu'après qu'ils aient effectué leurs activités, ils en ressortent avec une connaissance supplémentaire. Par exemple, un accent a été mis sur la transversalité des apprentissages qu’ils pouvaient acquérir au lycée : la course d'orientation est un point du programme d’EPS et nous avons pu les mettre en situation pour qu’ils découvrent le réel intérêt de la boussole (sans autre moyen de repérage). À la fin, ils savaient tous utiliser une boussole. Il y avait aussi les valeurs que nous souhaitions transmettre et partager, celles qui régissent notre engagement, comme la résilience et la confiance, avec un parcours dans un milieu clos et sombre, qu’ils devaient effectuer en binôme : l'un voyant, l'autre non.

L’inculcation des valeurs militaires est l’un des objectifs sous-jacents du SNU ?

Comme je le disais, certains ont une image de la gendarmerie qui ne correspond pas à la réalité. Certaines émissions de télévision leur donnent une image complètement faussée du métier. Quelques jeunes parmi la douzaine rêvaient d’être en Peloton de surveillance et d’intervention (PSIG) à cause de la représentation que leur renvoyaient les reportages. Mais ils étaient loin d’imaginer tout le travail qu’il y a derrière. Donc, forcément, les valeurs militaires sont présentes dans toutes les activités, mais aussi dans la vie quotidienne. Mais nous sommes également là pour leur donner des pistes, les amener à réfléchir.

Sur la vie quotidienne d’un gendarme j’imagine ?

Oui. Et ce, dès le début du stage. Durant la douzaine de jours que dure la phase 2, nous les mettons directement en condition. Ils logent dans un camp militaire, avec toute la rusticité que cela implique, n’ont pas le droit au téléphone, excepté sur un temps donné en fin de journée, pour donner des nouvelles à leurs familles, font de longues journées, agrémentées d’activités physiques. Bref, on cherche à les pousser un peu, pour qu’ils comprennent à quoi ils devront s’en tenir s’ils choisissent de devenir gendarme. C’est une expérience qui forge la cohésion, l’esprit de groupe, et qui fait découvrir aux jeunes l’amplitude des métiers que propose la gendarmerie.

On dirait presque qu’ils étaient en stage commando…

Il ne faut pas oublier que ces jeunes sont volontaires pour découvrir spécifiquement l’univers de la gendarmerie. Nous n’étions pas là pour rejouer « l’école des bérets verts », surtout avec des stagiaires mineurs. Ils ont eu la chance de toucher du doigt un univers qui leur était, pour la plupart, inconnu, en toute sécurité et bienveillance. Les jeunes ont aussi pu participer à une séance de tir réduit et à la manipulation d’armes réglementaires : Sig Sauer, PAMAS G1, HK416 et FAMAS. Ils ont également passé la formation de prévention et secours civiques de niveau 1, visité le Centre d'opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG) de Versailles et la « ferme » du GIGN, en compagnie d’opérateurs. Le commandement des réserves a permis, au travers des moyens déployés, de répondre au besoin de ces jeunes de vivre une aventure humaine.

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