Cellule d’écoute nationale : quand être confiné rime avec solidarité...

  • Par Morgane Jardillier
  • Publié le 08 avril 2020
Image d'illustration -
© BRC F.Ferroli

En cette période de confinement lié à la crise du COVID-19, les craintes et les difficultés peuvent être nombreuses, notamment pour les gendarmes et leurs familles, particulièrement exposés à cette crise sanitaire. Une cellule nationale d’écoute, joignable 24 heures/24 et 7 jours/7, leur vient justement en aide… Rencontre au bout du fil avec Sylvie, une écoutante dévouée et impliquée.

Sylvie fait partie de ces voix qui, au bout du fil, répondent chaque jour aux interrogations des gendarmes et de leurs familles, tout en essayant de soulager les effets liés au confinement. Chef d’escadron à la section sociologie-démographie, au sein du bureau de l’analyse et de l’anticipation de la direction générale de la gendarmerie nationale, elle a été sélectionnée pour répondre aux appels adressés à la cellule nationale d’écoute, mise en place par la gendarmerie dans le cadre de la crise sanitaire actuelle. « Pendant la période de confinement, certaines personnes peuvent exprimer ou rencontrer des difficultés. Cette cellule offre un espace d’écoute, de respect et de confidentialité, permettant à chacun de pouvoir être entendu. »

Si l’officière réalise cette mission dans des conditions délicates (à son domicile, en télétravail), elle n’est pourtant pas seule. Quinze autres personnels, formés à l’écoute active, se sont portés volontaires pour composer cette cellule. Tous issus de profils différents, ils sont pourtant animés par la même envie de venir en aide. « Une diversité qui fait justement notre force ! », tient à souligner Sylvie.

Savoir et pouvoir entendre

L’écoute active requiert certaines prédispositions. Après des études en sociologie, la chef d’escadron a eu l’opportunité, au cours de sa carrière, de suivre une formation à l’écoute dispensée par le centre de formation et de management de la Défense. Ces techniques sont l’art délicat de « faire dire plutôt que de dire ». Un enseignement qui lui permettra de mettre sa disposition naturelle à l’écoute au service des autres, et plus particulièrement en cette période.

Cette méthode est basée sur l’écoute totale, y compris dans les moments de silence, d’où la nécessité d’être entièrement disponible. « Il faut de la disponibilité temporelle et intellectuelle », précise l’officière. Pour une écoute active de qualité, il est fondamental d’être également en mesure de pouvoir reformuler et synthétiser les propos. « Il s’agit d’une manière de s’assurer que nous avons bien compris leur discours et d’instaurer un climat de confiance qui aidera à libérer la parole. »

Un cœur au bout du fil

Énergie, présence et attention sont bien évidemment attendues, mais ce ne sont pas les seules qualités à posséder. « Il faut avant tout être bienveillant et empathique ». La règle d’or est de n’émettre aucun jugement et de bannir les conseils directifs. « Il faut laisser la personne exposer sa situation et exprimer ses difficultés, sans l’interrompre, la rassurer et l’orienter, si besoin, vers d’autres interlocuteurs. »

Pour mener à bien cette mission d’écoute, il est primordial de ne pas se laisser envahir. Une mission qui semble être difficile en cette période, et pourtant il est essentiel de ne pas s’impliquer ! « Habituellement, il est préférable de ne pas partager son vécu, mais dans ce contexte particulier, nous sommes tous dans le même bateau ! Il est important de rappeler que nous ressentons tous les mêmes émotions. Il n’est pas question d’évoquer ma vie personnelle, mais il m’arrive parfois de partager certaines astuces », confie Sylvie.

S’il n’existe pas de recette magique, certaines recommandations, notamment celles transmises par l’organisation mondiale de la santé, permettent d’essayer de mieux vivre le confinement. L’important est pour elle, dans un premier temps, de s’assurer que le réseau relationnel soit entretenu au quotidien, d’évaluer le niveau de stress et d’essayer de relativiser. « Il faut garder un horizon positif ! Il s’agit d’une période transitoire, qui va forcément s’arrêter un jour ! »

Le virus de la solidarité

L’investissement dont Sylvie fait preuve, avec les autres écoutants, est récompensé, au quotidien, à titre personnel. « Je me sens utile pour mes camarades et leurs familles. C’est aussi une manière d’apporter ma contribution dans cette période difficile. »

Créée en peu de temps, cette cellule a immédiatement remporté l’adhésion de l’ensemble de ses écoutants. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle est basée sur les valeurs intrinsèques de la gendarmerie. « À travers cette cellule, nous faisons vivre l’esprit de solidarité et de cohésion propre à notre Institution ! »

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