Éloïse, gendarme et chanteuse engagée contre les violences intra-familiales

  • Par la capitaine Sophie Bernard
  • Publié le 08 novembre 2020
© D.R.

Le 3 novembre dernier, les téléspectateurs de l’émission « La France a un incroyable talent » ont découvert sur scène Éloïse Lapaille. Témoin d’un passé douloureux, cette jeune femme a souhaité élever la voix contre les Violences intra-familiales (VIF), derrière un micro, mais aussi en endossant l’uniforme de gendarme.

« Être une femme gendarme à 21 ans, c’est vrai que c’est jeune. Je suis un petit bout de femme, mais il faut s’imposer dès le départ et avoir du caractère. » Voilà qui est dit ! Derrière ce doux visage qui apparaît à l’écran, Éloïse s’avère une vraie force de la nature. Déterminée, elle a souhaité monter sur la scène de « La France a un incroyable talent » pour les mêmes raisons qui l’ont poussée à passer le concours de gendarme adjoint volontaire : « Je veux donner du plaisir et servir les gens à 50 % avec ma musique et à 50 % en étant gendarme. »

Servir la population

Une maturité et une double vocation qui s’expliquent notamment par des souvenirs douloureux. « Enfant, j’ai été témoin de violences intra-familiales. La musique, c’était un moyen de rester dans ma bulle, de m’évader de tout ça. J’ai commencé la guitare par le biais de celui que j’appelle aujourd’hui « mon géniteur », puis j’ai continué seule en autodidacte, en composant des chansons. »

Du travail et de la volonté, il en a aussi fallu à Éloïse pour faire ce métier. « Depuis toute petite, je voulais faire un métier en lien avec la sécurité. Ce que j’ai vécu m’a donné envie de venir en aide aux personnes en difficulté. J’hésitais avec l’administration pénitentiaire. N’ayant pas le bac, j’ai découvert, lors d’un forum sur les métiers de la sécurité, le concours de gendarme adjoint volontaire et j’ai candidaté. »

Cela fait bientôt un an que la jeune femme est ainsi au service de la population, affectée dans une brigade du Nord, département dont elle est originaire. « Quand nous sommes face à des situations de violences, j’essaye de faire la part des choses entre ce que j’ai vécu et l’histoire de ces personnes. Je me sens utile car, personnellement, j’ai réussi à tourner la page, donc je pense être à même de comprendre et de conseiller les personnes concernées par ce type d’infraction. »

Une incroyable expérience

Ce message d’espoir adressé aux personnes en proie aux violences intra-familiales, c’est aussi ce qui a guidé Éloïse vers la scène de ce télé-crochet. Armée cette fois-ci de sa guitare et de sa voix, elle a choisi d’y interpréter « Figures », de Jessie Reyez, une chanson qui parle de violences conjugales. « J’ai toujours voulu faire une émission dans laquelle je pourrais faire entrer ma voix. Je me suis lancée et j’ai postulé un soir dans ma chambre. J’ai été rappelée par la production alors que j’étais en pleine patrouille, pour me dire que j’étais prise. C’était le feu d’artifice dans ma tête ! J’étais heureuse et en même temps je me disais qu’il fallait que je travaille bien la chanson pour que ce soit parfait. »

Fidèle à son image, alliant force et délicatesse dans son interprétation, la jeune femme a réussi à séduire les quatre membres du jury et s’est qualifiée pour les demi-finales. « J’ai aimé ta simplicité, ton humilité et ta rigueur, ce qui est sûrement lié à ta formation en gendarmerie. On sent ton âme de gendarme et ton âme de chanteuse », a notamment apprécié l’artiste Éric Antoine.

Une prestation qui n’a également pas laissé de marbre l’entourage de d’Éloïse. « Ma famille était très fière de moi et mes camarades très contents pour moi. Ils ont tous été derrière moi dès le début, notamment mon commandant de brigade, qui a arrangé mon service pour que je puisse participer au tournage. »

De son côté, la jeune gendarme n’en revient toujours pas. « C’était un moment incroyable ! Je ne m’attendais pas à avoir quatre oui. Aujourd’hui, c’est une belle revanche sur la vie et sur mon passé. »

Pour ce qui est de l’avenir, Éloïse croit en sa bonne étoile : « J’adore la gendarmerie et je suis très épanouie dans mon métier, mais la chanson, c’est un rêve de gamine ! Si l’opportunité se présente, je ne pourrais pas refuser, sinon ce sera le concours de sous-officier en interne en 2021 et ce sera très bien aussi ! »

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