Gendarme Guillaume : agir pour autrui face au danger

  • Par la lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 07 juillet 2021
© DR

Depuis un an, le gendarme Guillaume a rejoint les rangs de l’escadron de gendarmerie mobile 12/6 de Lodève, avec lequel il a réalisé de nombreuses missions et déplacements, dont un en Nouvelle-Calédonie, une destination complexe où les interventions peuvent rapidement se compliquer. C’est justement lors d’une d’entre elles, qu’il s’est retrouvé pris dans une rixe, avec trois autres gendarmes mobiles, avec, à terre, un individu roué de coups. Pour venir au secours de cet homme, il a fait preuve, avec ses camarades, d’un grand sang-froid et d’un courage hors normes. Pour cela, il a été appelé pour défiler ce 14 juillet sur les Champs-Élysées et pour participer à la cérémonie du 15 juillet aux Invalides.

Dans la nuit du 10 au 11 octobre 2020, quatre gendarmes mobiles de l’escadron 12/6 de Lodève, arrivé quelques semaines plus tôt en Nouvelle-Calédonie, interceptent à la radio une demande d’intervention du CORG (Centre d’Opérations et de Renseignement de la Gendarmerie) : une rixe est en train de se dérouler à proximité d’une boîte de nuit dans le secteur de Nouméa.

En patrouille à quelques kilomètres seulement de l’altercation, les quatre militaires prennent l'appel et se positionnent en primo-intervenants. « Comme on n'était pas très loin, on a décidé de s’y rendre en restant en contact avec les collègues et on est tombé dessus par hasard. Quand nous sommes arrivés, il y avait une bonne vingtaine de personnes qui étaient là, à se battre. L’une d’entre elles, au sol, était en train de se faire rouer de coups par trois ou quatre individus. »

« Nous n’avions pas le choix »

Face à la situation, les militaires n'hésitent pas un instant et malgré la vingtaine d’individus présents, ils descendent de leur véhicule. « On sait tous que quand on arrive sur une bagarre comme ça, les gens qui s'affrontent ont tendance à tous se retourner contre les forces de l’ordre. Maintenant, nous n’avions pas le choix, puisqu’il y avait une personne au sol. On a donc décidé d’intervenir et de séparer tout le monde. »

Dans un premier temps, la dispersion est réalisée dans un certain calme et la vingtaine de personnes présentes s’exécute, quand tout d'un coup, un des camarades de Guillaume, resté proche du véhicule, les alerte. « Il nous a dit qu’on venait de recevoir un pavé sur la voiture. Il m’a désigné la personne qui l’avait jeté. Elle n’était pas très loin, à 50 m, donc avec le chef de la patrouille, le gendarme Michaël, nous sommes allés le chercher. Il s’est laissé faire, mais ses camarades, voyant ça, ont commencé à se rapprocher, à vouloir le libérer. »

Quatre individus interpellés

Rapidement, la situation s’envenime. Une quinzaine de personnes s’amassent autour des gendarmes et commencent à leur jeter des pierres. Le chef d’équipe, le gendarme Michaël, reçoit alors un violent coup au visage. Un autre gendarme mobile prend un pavé sur l’épaule. Avec trois policiers, arrivés en renfort, ils tentent de tenir la situation. Face à des individus de plus en plus violents, le gendarme Guillaume n’hésite pas et fait usage d’une grenade lacrymogène pour se protéger lui et ses collègues.

« À ce moment-là, on n'a pas forcément besoin de parler. On a chacun pris nos initiatives à tous les niveaux. Je ne dirais pas que c’est intuitif, mais en tout cas, ça a été assez fluide pour tout le monde, même si on n'est jamais complètement préparé. »

Alors qu’une quinzaine de personnels arrivent en renfort, le gendarme Guillaume et les autres membres des forces de l’ordre réussissent à maîtriser la situation et à interpeller quatre individus. Parmi eux se trouvent l’homme ayant frappé le chef d’équipe au visage et celui ayant lancé un pavé sur le véhicule.

« Je n’ai pas eu peur »

Neuf mois plus tard, le gendarme Guillaume livre le récit de cette intervention finalement pas si rare, mais pourtant bien héroïque. « Une situation comme celle-ci, avec autant de personnes, c’était une première. Mais ce genre d’événements, en moins important, reste assez courant dans ce qu’on est amené à rencontrer. Pour les gendarmes départementaux encore plus que pour nous, qui avons en outre l’avantage d’être un peu plus équipés, un peu plus préparés et un peu moins dans la routine », précise Guillaume, avant de poursuivre sur son ressenti lors de l’intervention : « Je n’ai pas eu peur et il n’y a pas eu d’appréhension non plus. Il fallait le faire. À partir du moment où il y avait quelqu’un au sol, il fallait qu’on intervienne. […] On ne cogite pas trop, on sait ce qu’on a à faire et on essaye de le faire au mieux. »

« Un pur produit de la mobile »

Cette détermination et ce dévouement, propres à la gendarmerie, Guillaume a toujours su les incarner. Engagé depuis ses 19 ans, tout d’abord en tant que Gendarme adjoint volontaire (GAV) en brigade, puis au sein d’un PSIG (Peloton de Surveillance et d’Intervention de Gendarmerie), il poursuit sa route avec un objectif : intégrer la gendarmerie mobile. « Je suis un pur produit de la mobile. Je suis entré en gendarmerie pour ça, pour faire des déplacements variés. On a la chance d’en faire en Outre-mer et en métropole, et aucun ne se ressemble. On a aussi la chance de faire beaucoup de choses lors de nos différentes missions. C’est vraiment l’intérêt de la mobile. »

Après le PSIG, le gendarme Guillaume rejoint, en 2012, l’école des sous-officiers de Montluçon, avant d’atteindre enfin son but : intégrer la mobile, tout d’abord au sein de l’escadron 24/3 des Monts-d’Aunay, puis, il y a un an, au sein de celui de Lodève. Comme il l’espérait, en sept ans de mobile, le gendarme Guillaume a vu du pays, avec deux missions en Guyane, une mission à Mayotte et cette dernière en Nouvelle-Calédonie.

Porter haut les couleurs de la mobile

À 31 ans, avec une carrière bien remplie, le gendarme Guillaume va défiler pour la première fois ce 14 juillet sur les Champs-Élysées. Un grand honneur pour ce gendarme mobile. « Ça va être mon premier défilé du 14 juillet. Je suis ravi, parce que c’est un événement important dans une carrière militaire. Il y en a qui n’ont pas la chance de le faire. C’est encore mieux pour moi, parce que c’est aussi un peu une mise à l’honneur de tous les personnels de la mobile. C’est d’autant plus fort, que cette année est celle du centenaire de la G.M., donc ça fait particulièrement plaisir et je le prends comme une reconnaissance. Je vais faire le maximum pour faire un beau défilé et mettre la gendarmerie à l’honneur. »

Aux côtés de Guillaume, défileront cette année une centaine d’autres gendarmes issus de toutes unités. Des militaires également présents le 15 juillet, pour une cérémonie aux Invalides, et dont le courage et les actions révèlent le travail quotidien de ces femmes et de ces hommes, tous gendarmes, engagés chaque jour pour la population, avec la population.

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