Leïla, la concertation pour conserver l’humain au cœur de sa mission

  • Par le chef d'escadron Sophie Bernard
  • Publié le 10 mars 2022
© Nicolas Boulot

Depuis son entrée en gendarmerie comme Officier du corps technique et administratif (OCTA), la capitaine Leïla a toujours apprécié le volet des ressources humaines. Exerçant aujourd’hui la fonction d’adjointe au secrétaire général du Conseil de la fonction militaire de la gendarmerie (CFMG), elle s’épanouit dans ce poste, où elle peut pleinement œuvrer pour le bien-être de ses camarades et le bon fonctionnement de l’Institution.

 

Si Leïla a voulu entrer en gendarmerie en 2014, c’est parce que la carrière d’OCTA (Officier du Corps Technique et Administratif)en recrutement sur TITRE lui permettait de conjuguer plusieurs de ses souhaits : exercer des responsabilités dans le domaine du soutien, dans le cadre de valeurs qui lui tenaient à cœur, en conservant une mobilité géographique et fonctionnelle offrant une réelle diversité de postes.

Diplômée de l’Institut d’études politiques de Bordeaux et d’un master II « Justice et droit du procès » de l’Université Panthéon - Assas, elle intègre l’École des officiers de la gendarmerie nationale et s’entretient durant l’un de ses stages avec le chef de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). « Une rencontre décisive qui m’a conduit à intégrer le bureau d’audit financier administratif et technique à l’issue de ma scolarité. »

Une belle opportunité pour Leïla, puisque ce poste est rarement attribué à de jeunes officiers en sortie d’école, et qu’il lui permet de découvrir tout le périmètre du soutien et ses enjeux au sein de l’Institution. « Il s’agit de réaliser des audits internes, notamment en ce qui concerne les cercles mixtes de la gendarmerie nationale et les marchés publics des états-majors. J’ai ainsi pu voyager en métropole et en outre-mer, et beaucoup apprendre aux côtés des gradés qui m’accompagnaient », explique la capitaine.

De nombreux déplacements et un rythme soutenu, qui ne l’empêchent pas, en parallèle, de devenir maman, pouvant compter sur un « conjoint au soutien constant », comme elle se plaît à le souligner. Durant ses trois années à l’Inspection, la capitaine fait du volet humain son cheval de bataille. « En principe, l’audit est un process très froid, obéissant à une approche organisationnelle. Pour ma part, j’attache beaucoup d’importance à l’humain, puisqu’il est lié, en réalité, à la plupart des dysfonctionnements », remarque la jeune femme.

« Je me trouve à ma place, mon travail a du sens »

C’est d’ailleurs bien cet attrait pour l’humain qui va faire la différence dans le choix du gestionnaire pour sa nouvelle affectation. « J’avais en tête de solliciter un poste de chef R.H. en région, mais dans le même temps, un appel à volontaires a été diffusé pour la fonction d’adjoint au secrétaire général du CFMG. »

Totalement intégré dans le dispositif de concertation militaire, le CFMG est l’un des neuf Conseils de la fonction militaire (CFM). Composé de 75 membres titulaires et de 114 suppléants élus pour 4 ans, il étudie et porte la voix de l’ensemble des militaires de la gendarmerie, s’agissant des conditions de vie, de l’organisation au travail, ou de l’exercice du métier de militaire.

« Mon chef de bureau a tout de suite pensé à moi. Je n’étais pas étonnée, car il est vrai que je me retrouvais dans la majorité des compétences exigées pour le poste. » Leïla décide donc de candidater et tente de convaincre dans le cadre des entretiens opérés. Elle obtient le poste et prend ses fonctions début 2020, alors même que le CFMG et sa chaîne de concertation s’apprêtent à jouer un rôle décisif dans la diffusion et la remontée d’informations durant la crise sanitaire.

Après s’être plongée dans l’aspect réglementaire et avoir accueilli en parallèle son deuxième enfant, la capitaine s’emploie à animer et faire vivre ce dispositif de dialogue interne. Il s’agit notamment de former les conseillers concertation de premier, deuxième et troisième niveaux, d’organiser les sessions nationales et les rencontres du groupe de liaison avec les plus hauts représentants de l’État, de capter les attentes et préoccupations du corps social, mais aussi d’aider le commandement en formulant des propositions et en accompagnant les directives données. Autant de missions qui permettent à Leïla de s’épanouir professionnellement. « Je suis admirative de l’engagement des concertants, pour qui, dans leur grande majorité, ces fonctions s’ajoutent à leurs missions quotidiennes de gendarmes. Moi qui ressassais l’importance du volet humain, ici, je me trouve à ma place et mon travail a du sens. »

Quant à ses objectifs futurs ? Avant de partir si possible pour une affectation en région, elle souhaiterait « faire en sorte qu’il y ait davantage de femmes concertantes ». Car si les conseillers concertation sont élus par leurs pairs, ils ne sont malheureusement pas encore assez représentatifs du corps social de la gendarmerie, faute notamment de candidatures. « Pourtant, la concertation est indispensable pour le bon fonctionnement de l’Institution. Les Conseillers concertation (C.C.) et les chefs, auprès desquels ils exercent leur mandat, forment un binôme qui parvient à dégager des solutions partagées et acceptées par tous lorsque des difficultés surgissent », rappelle la jeune femme.

 

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