Marielle, une capitaine aux couleurs européennes

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 06 mars 2022
© Sirpa Gendarmerie - Florian Branchoux

À la tête de l’unité nationale du Cepol depuis l'été 2021, la capitaine Marielle travaille non seulement à l'international mais aussi en interministériel au sein de la Direction de la coopération internationale de sécurité. Retour sur son parcours et ses aspirations futures.

La gendarmerie, la capitaine Marielle choisit d'y entrer pour accomplir « un métier qui ait du sens et qui conserve un lien avec la justice, et donc avec mes études de droit. »

Après avoir réussi le concours universitaire, elle intègre donc l’école des officiers (EOGN) en 2011. Sa première affectation l’enverra à Aurillac, à la tête du peloton d’intervention de l’escadron de gendarmerie mobile. Elle y restera deux ans, avant de rejoindre la région parisienne pour convenance personnelle. Elle enchaîne alors le poste d’adjointe au commandant de la compagnie de sécurité des palais nationaux, puis une affectation à la commission des recours militaires, « de part ma formation de juriste. »

Mission : coordonner les activités de formation de la gendarmerie, de la police et des douanes

Parallèlement, la capitaine nourrit son appétence pour les langues et affermit ses compétences en anglais et en italien. Elle se lance également dans la rédaction d'une thèse, dans le cadre du parcours de doctorant, sur le renseignement en criminalité organisée et une approche comparée entre les forces de sécurité intérieure françaises et italiennes, « ce qui m’a poussée à poursuivre mon temps d’état-major dans la coopération internationale. Je ne connaissais pas le volet international de la gendarmerie avant d’y entrer. En revanche, c'est une dimension qui m'a toujours attirée, de même que les langues », souligne la jeune femme, qui songe d'ailleurs à en intégrer une troisième dans son bagage. À 35 ans, elle est donc aujourd'hui à la tête de l’unité nationale Cepol (Collège européen de police), qu'elle a rejoint à l’été 2021.

Cette agence européenne organise et met en œuvre des formations pour les membres des forces de sécurité intérieure. Elle met également en place des réseaux de formation. À travers ce partage de connaissances entre les États-membres, son objectif est ainsi d'améliorer la sécurité de l’Union européenne.

Par le biais d’un processus permettant d’évaluer les besoins, le CEPOL élabore ainsi un catalogue de formations. Il en organise en moyenne un tiers et délègue, par le truchement « d’un appel d’offres », les deux tiers restant aux États-membres, qui recevront pour ce faire le soutien de l'agence. Il s’agit essentiellement de formations continues, comprenant près de 80 actions en résidentiel par an dans les différents pays membres, auxquelles s’ajoutent des formations en ligne et des webinaires. L'agence propose également des programmes d'échanges entre les pays.

Les thématiques sont variées, mais celles qui restent « au cœur des préoccupations sont la cyber, les sciences forensiques, les formations en langue et celles de futurs leaders. »

La branche française de cette agence européenne est rattachée à la sous-direction Europe de la Direction de la coopération internationale de sécurité (DCIS). « Notre travail, au sein de l’unité nationale, est de coordonner les activités de formation de la gendarmerie, de la police et des douanes. Nous sommes aussi le point unique d’entrée et de sortie pour l’agence en France », précise la capitaine, dont l'équipe se compose de trois autres personnels (deux personnels civils et un policier).

À la maison, « on inverse un peu les rôles  »

Sa nouvelle fonction implique de nombreux déplacements : « Je suis rarement au bureau », sourit-elle, expliquant s'être rendue pas moins de six fois à Budapest, où est implanté le siège de l’agence, depuis le début de l'année. « Depuis mon arrivée, seule ou avec le général, je suis également allée au Portugal et à Prague pour rencontrer nos interlocuteurs CEPOL, mais aussi à Bruxelles, pour rencontrer la commission. »

Une dimension qui a pris encore plus d’ampleur avec la Présidence française de l’Union européenne, puisque dans ce cadre, la France a également pris la présidence du conseil d’administration du CEPOL, et ce pour 18 mois. Un rôle dévolu au général Philippe Durand, numéro 2 de la DCIS, que la capitaine Marielle assiste dans la gestion du conseil d’administration.

Alors, depuis quelques mois, cette maman de deux petites filles de 4 ans et demi et sept ans, passe le relais à son mari, également gendarme : « c’est lui qui gère pendant que je suis en déplacement. On inverse les rôles si l'on peut dire. En fait, on alterne en fonction de nos carrières : cette fois, c’est lui qui assure un peu plus le quotidien. »

Dans ces voyages à l'étranger, la capitaine y trouve une ouverture enrichissante sur le monde : « Il est intéressant de découvrir comment fonctionnent les autres pays, leur vision des choses, leurs difficultés... Cela permet de développer une curiosité naturelle, dont il faut déjà avoir les graines en soi. Il faut aimer aller vers les gens, ce n’est pas forcément évident, car tout se passe en anglais, jusqu'à nos échanges par mail. »

Des aspirations à l'international

Alors bien évidemment, la jeune officière aspire à poursuivre sa carrière dans le domaine de la coopération internationale : « Comme je parle italien, pourquoi pas en Italie, au sein de la FGE ou à Bruxelles... C’est un environnement que je trouve vraiment intéressant et enrichissant, notamment en termes de rencontres et d’ouverture d’esprit. Je m'y sens particulièrement à l’aise. »

Et à ce titre, la DCIS est une bonne école pour se projeter sur d'autres fonctions dans la sphère internationale, « car même si je suis plutôt limitée au volet européen, nous sommes amenés à travailler tous ensemble, et cette transversalité nous permet d'avoir une meilleure connaissance des institutions européennes, et plus largement internationales, et de leur fonctionnement. »

L'international, certes, mais à plus court terme, pour la capitaine, le terrain prime : « la compagnie, c’est formateur aussi, par ce qu’à mon sens, à l’international, il ne faut pas être coupé du terrain et de ses besoins. Il faut toujours rester en lien avec son cœur de métier et bien connaître l’ensemble des forces de sécurité de son pays. »

En attendant, outre ses multiples déplacements et sa thèse, « qui vient en plus », Marielle prépare aussi son concours pour l’Enseignement supérieur 2e niveau (ES2) : « Ça fait parfois beaucoup. Il faut savoir prioriser... », convient-elle avec un large sourire, témoin de son enthousiasme débordant pour tous ces challenges.

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