Mickaël, le gendarme qui contrôle les balles

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 13 juin 2021

Un gendarme en finale de Roland-Garros ! Affecté depuis 2019 à la brigade de Saint-Domineuc, Mickaël est aussi l'un des juges de ligne du tournoi, auquel il participait pour la septième fois. Il était sur le court central ce dimanche 13 juin, pour arbitrer sa quatrième finale du simple messieurs.

Le 9 juin 2019, Rafael Nadal remportait son douzième titre à Roland-Garros, sur une faute directe de son adversaire, l’Autrichien Dominic Thiem. À l’annonce du juge de ligne, le champion espagnol s’allongeait de tout son long sur la terre battue du court Philippe-Chatrier, submergé par une émotion qu’il connaît pourtant bien. À deux mètres de lui, le juge de ligne en question pouvait souffler, avec la satisfaction du devoir accompli. Son prénom ? Mickaël. Sa profession ? Gendarme ! « Cela reste l’un de mes meilleurs souvenirs. Sur cette balle de match, je sais que le stade est sur le point d’exploser, et qu’il va falloir que j’annonce la faute haut et fort ! »

Ironiquement, c'est aussi Mickaël qui a annoncé, vendredi 11 juin 2021, peu après 23 heures, la balle faute de Rafael Nadal, synonyme d'élimination en demi-finale par son grand rival Novak Djokovic, au terme d'un match d'anthologie... « La tension était à son comble ! C'est exactement pour ça que j'arbitre, pour être sur un grand court sur ce genre de match, dans une ambiance digne des plus grands moments du sport. »

De la mobile à la Bretagne

Enfant, dans une famille très sportive, Mickaël joue au football et au tennis. À l’heure du choix, il opte pour la petite balle jaune, et grimpe assez vite au classement, jusqu’à celui de 15, à l’âge de 18 ans. C’est aussi à cet âge qu’il entre en gendarmerie. Après sa formation à l’école de Montluçon, il choisit la mobile. « J’ai été engagé en outre-mer, en Corse, à Notre-Dame-des-Landes, mais aussi lors des manifestations des gilets jaunes. Je faisais partie d’un des escadrons mobilisés le soir où l’Arc de Triomphe a été saccagé. Ça a été une expérience professionnelle très enrichissante. »

Attiré par le volet judiciaire du métier, Mickaël se porte volontaire pour un changement de subdivision d’arme et, en 2019, après 6 ans et demi de mobile, il est affecté à la brigade de proximité de Saint-Domineuc, qui dépend de la compagnie de gendarmerie départementale de Saint-Malo. « J’avais demandé la Bretagne, j’étais très heureux. J’ai obtenu l’habilitation d’Officier de police judiciaire (OPJ), et j’espère rejoindre une unité de recherches à court ou moyen terme. »

Une pression positive

Et le tennis ? Mickaël continue à jouer pour le plaisir, mais délaisse les tournois, faute de temps. Il répond à l’appel de son club, qui cherchait des arbitres, et passe rapidement les échelons : départemental, régional, puis national. Il devient à la fois gendarme et juge... de ligne. Sur son temps libre, il arbitre sur les grands tournois hexagonaux, à Marseille, Lyon, Rennes… Ce qui lui ouvre naturellement les portes du stade de Roland-Garros.

Il participe cette année à son septième « Roland » comme juge de ligne, avec la même passion. En 2014, il est sélectionné pour sa première finale, entre Rafael Nadal et le Serbe Novak Djokovic, puis lors de la suivante, entre ce dernier et le Suisse Stanislas Wawrinka. « Quand on entre sur le court central, avec 15 000 personnes dans les gradins, on se sent tout petit… Il y a bien sûr une pression particulière, mais c’est une pression positive qui te pousse à donner le meilleur de toi-même. »

Mickaël parvient-il à profiter du match malgré l'importance de son rôle sur le court ? « Pour être totalement concentré, il faut réussir à profiter un minimum, ne pas être trop fixé sur sa ligne. Sur terre battue, la technique est un peu particulière, car on juge à la marque en une fraction de seconde. Il y a un tout petit laps de temps, presque imperceptible. »

Ce dimanche 13 juin, il a pris à nouveau place sur l'une des chaises de juge de ligne de la finale hommes. Il y retrouvait pour la troisième fois Novak Djokovic, vainqueur du Grec Stefanos Tsitsipas en cinq sets. Et Mickaël a réalisé un sans faute !

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