Des gendarmes au sein de la Minusma : stabiliser, sécuriser, enquêter

  • Par Angélina Gagneraud
  • Publié le 24 juillet 2016
La Minusma œuvre depuis 2013 pour appuyer le processus politique et stabiliser le pays. Comme une quarantaine de pays contributeurs, la France a déployé des militaires. Parmi les missions : patrouiller à Kona, dans la région de Mopti.
© D.R.

Dans le cadre de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali), la France a déployé dix gendarmes pour mener des missions au profit de la sécurisation du pays.

Volontaires, familiers des théâtres extérieurs ou des missions internationales (ONU, Otan et U.E.), dix gendarmes sont détachés entre neuf mois et deux ans au sein de la composante police de la Minusma. Entre Bamako et Gao, les missions effectuées sont propres à leurs spécialités respectives. Ils répondent également aux sollicitations du pays, liées à l’actualité.

Des missions de formation, d’analyse, de soutien…

Les gendarmes mobiles ont en charge la formation au maintien de l’ordre, au tir et à l’intervention professionnelle au sein de l’école de gendarmerie de Bamako. Ils sont également coordinateurs de l’activité d’une unité constituée de police de l’ONU, qui s’apparente à un escadron de gendarmerie mobile. Les spécialistes en police technique et scientifique sont, quant à eux, employés au sein du laboratoire criminalistique pour analyser les fragments d’Engins explosifs improvisés (EEI) prélevés sur le terrain. Les gendarmes départementaux sont déployés au sein de « la brigade stupéfiants », de « la brigade investigations judiciaires » et d’unités territoriales locales. Dans ces dernières, ils dispensent des conseils relatifs à la gestion d’une unité (procédures, auditions, etc.).

La police technique et scientifique est également une mission confiée aux gendarmes sur place : ici l’exhumation du corps d’un terroriste porteur d’une ceinture d’explosifs, abattu à Sévaré.

... et de lutte antiterroriste

Le service d’investigations judiciaires malien est engagé lors des enquêtes liées au terrorisme et à la criminalité organisée. Les gendarmes français les aident à mettre en place des stratégies de lutte contre ces menaces.

Un analyste criminel opérationnel est constamment présent à Bamako pour, notamment, travailler sur la téléphonie à la suite des derniers attentats ayant touché le Mali : attaque du restaurant La terrasse en mars 2015, prise d’otages à l’hôtel Byblos, à Sévaré en août 2015, fusillade et prise d’otages par des terroristes à l’hôtel Radisson Blu à Bamako en novembre 2015, attaque du quartier général de la mission européenne de formation de l’armée malienne (European Training Mission (EUTM) Mali) à Bamako en mars 2016, etc. Les analyses produites ont permis l’arrestation, en avril 2016, des auteurs et du commanditaire de cette dernière attaque.

Les gendarmes ont été engagés pour des missions de police technique et scientifique après l’attentat à l’hôtel Radisson Blu en novembre 2015 à Bamako ayant causé la mort de 27 otages.

Interventions et travail d’enquête

Dans le cadre de la Minusma et de l’appui aux autorités maliennes, les gendarmes sont aussi intervenus lors du crash de l’avion Air Algérie en juillet 2014, des attaques contre l’hôtel Radisson Blu et contre le quartier général de la mission EUTM. Leur engagement comprend un volet opérationnel (conseil, appui à l’intervention) et un volet investigations (mise à disposition des gendarmes pour les prélèvements, l’aide à la rédaction des actes, les analyses, etc.). Les gendarmes français sont par ailleurs sollicités afin de conduire des enquêtes internes à la demande des autorités de la Minusma à la suite des attaques contre les personnels de la Mission et de membres de l’administration malienne.

À titre d’exemple, lors de l’attaque de la base de Kidal en mai 2014 par des djihadistes présumés, un officier de gendarmerie, chef des opérations de l’époque, a pris le commandement des troupes lors du rétablissement de l’ordre. Les enquêteurs se sont ensuite chargés de la phase judiciaire. À ce jour, parmi les missions de maintien de la paix mandatées par les Nations Unies, la Minusma déplore les pertes humaines les plus importantes.

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