Une structure innovante pour améliorer la sécurité des mobilités sur le territoire

  • Par la capitaine Céline Morin
  • Publié le 29 novembre 2018
Monté en puissance à l’été 2018, avec l’arrivée d’un officier et de quatre sous officiers, le CNSM entend développer son offre de services, à l’attention des partenaires internes ou externes, notamment les administrations, comme les Armées
© BRC F. Garcia - MAJ. F. Balsamo

Acteur majeur de la sécurité des flux de personnes, de marchandises et de services sur le territoire national, la gendarmerie s’est dotée d’une structure innovante en créant, en novembre 2017, le Centre national de la sécurité des mobilités (CNSM).

Dans une société marquée par une mobilité croissante des personnes et des biens, la sécurité des déplacements et des transports est plus que jamais une priorité stratégique pour la gendarmerie. Grâce à son maillage territorial et à l’action de chaque gendarme, aux missions plus ciblées des unités de sécurité des flux et des gendarmeries spécialisées, mais aussi au déploiement généralisé de Néogend, l’Institution joue un rôle majeur dans la surveillance et le contrôle des déplacements. Afin de démultiplier les capacités déjà mises en œuvre dans ce domaine, elle s’est dotée, en novembre 2017, peu après le vol de quatre lance-roquettes antichars lors de leur transport ferroviaire, d’un Centre national de la sécurité des mobilités (CNSM).

Son objectif : améliorer la sécurité des mobilités sur le territoire, que ce soit dans le domaine du transport de personnes, de fret, ou encore de convois plus sensibles, en raison de la valeur des biens transportés ou en termes d’ordre public (matières dangereuses, convois nucléaires, Banque de France, munitions et explosifs, convois militaires, œuvres d’art, personnes sensibles à l’instar des détenus particulièrement signalés, des délégations étrangères, etc.) Ce seul domaine représente près de 400 missions par mois, auxquelles s’ajoutent en moyenne 70 missions pour les train marshalls, dont le CNSM suit également l’activité.

Armé à sa création par deux réservistes, le CNSM est monté en puissance à l’été 2018, avec l’arrivée d’un officier et de quatre sous-officiers. C’est désormais en mode projet qu’il entend développer son offre de services, à l’attention des partenaires internes ou externes, notamment les administrations, comme les Armées. Plusieurs conventions ont d’ores et déjà été signées afin d’améliorer l’échange d’informations, de suivre les transports dans les différents domaines, d’organiser des exercices et de partager les expériences respectives.

De l’analyse de risques à l’analyse prédictive

Depuis sa création, le CNSM se charge, en lien avec les différents opérateurs, de répertorier les itinéraires des transports, dans une synthèse à l’attention du CROGEND et du terrain, particulièrement des régions zonales, afin de pouvoir anticiper leur sécurisation et être en mesure de répondre à tout événement.

Ce travail de synthèse, offrant une vision nationale des flux, a pour vocation à devenir un outil de prévention. « En y agrégeant une analyse de risques élaborée sur la base du renseignement produit par la gendarmerie, nous serions en mesure d’offrir une aide supplémentaire aux opérateurs afin de mieux sécuriser les transports. Il faudra se doter d’outils d’automatisation des tâches pour la lecture, le tri et la synthèse des quelque 750 mails que nous recevons d’ores et déjà, mais aussi d’outils dans le domaine de l’analyse prédictive et de l’analyse d’informations déstructurées », explique le chef d’escadron Fabrice Blanc, chargé de développer la structure.

Les convois sensibles, que ce soit en raison de la valeur des biens transportés ou de la sensibilité en matière d’ordre public, comme ici le transport de pièces vers le site d’Iter, représentent en moyenne 400 missions par mois.

© BRC F. Garcia - MAJ. F. Balsamo

Mission assistance

Deuxième mission pour le CNSM : l’offre d’assistance. En croisant les informations relatives aux itinéraires de transports sensibles avec celles de la base de données de sécurité publique, le centre sera à même de prévenir l’opérateur de transport de toute évolution du risque initial en termes de menaces à l’ordre public ou de police judiciaire (analyse des phénomènes). Dans le même temps, il pourra alerter les unités territorialement compétentes, permettant une intervention plus rapide, notamment grâce à un accès au système de géolocalisation des transporteurs. « Nous envisageons de créer une interface, pour qu’à leur demande, à un instant précis, leur système de géolocalisation soit directement partagé sur Néogend.

Avec l’outil adéquat, il sera également possible de croiser les informations routières, sécuritaires et météorologiques, afin de calculer l’évolution globale du risque sur un itinéraire donné, explique le CEN Blanc. L’avenir, c’est un logiciel qui aille chercher l’information, qui comprenne et apprenne ce qu’est la sécurité des mobilités, pour créer des alertes. Ces technologies existent. Il faut se les approprier. » Enfin, la mission du CNSM ne peut aboutir qu’en structurant et en animant un véritable écosystème professionnel sur la thématique de la sécurité des mobilités, afin de partager des informations et des bonnes pratiques, et mettre en place des process. Ce faisant, il contribue à faire reconnaître la gendarmerie comme un opérateur national de la sécurité des transports et des mobilités.

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