La gendarmerie donne le ton au festival des Vieilles Charrues
- Par la rédaction avec la compagnie de gendarmerie de Châteaulin
- Publié le 22 juillet 2019
Troisième festival musical français par sa fréquentation, les Vieilles Charrues attirent près de 280 000 personnes en 4 jours. La petite ville bretonne de Carhaix voit ainsi sa population soudainement multipliée par 40. Afin de s’adapter et de sécuriser cet afflux de personnes, le groupement de gendarmerie départementale du Finistère déploie un dispositif de 180 militaires durant quatre jours, avec l’appui des moyens zonaux et d’une section Sentinelle.
Loin de ses débuts modestes, le festival des Vieilles Charrues, qui célébrait cette année sa 28e édition, s’est transformé en géant du spectacle. Il se pose désormais comme le troisième festival musical français au regard de sa fréquentation, attirant près de 280 000 personnes en 4 jours dans la petite ville de Carhaix, en centre Bretagne. Celle-ci voit ainsi sa population multipliée par 40 en l’espace de quelques heures.
Pour s’adapter et sécuriser cet afflux de population, le Groupement de gendarmerie départementale du Finistère (GGD 29) déploie, avec l’aide de la région de gendarmerie zonale et d’une section Sentinelle, durant toute la durée du festival, un dispositif fort de 180 gendarmes départementaux, mobiles et réservistes, incluant le renfort d’unités telles que le Groupe d'investigations cynophile (GIC) de Châteaulin, la Section aérienne de gendarmerie (SAG) de Rennes, un binôme de télépilotes drone, des véhicules LAPI (Lecture Automatique de Plaques d'Immatriculation) ou encore les moyens antidrone zonaux.
Des patrouilles H.24
Les événements s’enchaînent jour et nuit. Armé par des réservistes et des militaires de la Communauté de brigades (COB) de Carhaix, le Poste de commandement opérationnel (PCO), installé dans un lycée à proximité du site des Vieilles Charrues, gère les appels H.24.
Le festival jouxtant le centre-ville, les spectateurs, plutôt jeunes et souvent alcoolisés, sont nombreux à quitter le site entre deux concerts pour fréquenter les bars de la ville.
Les gendarmes de la COB de Carhaix, renforcés par des réservistes et des militaires de tout le GGD 29 et par l’escadron de gendarmerie mobile 13/3 de Pontivy, patrouillent également H.24 dans la ville. Bagarres, trafic de stupéfiants, vols… Les interventions s’enchaînent et laissent peu de répit aux militaires.
Si les gendarmes ne patrouillent pas sur le site même du festival, ils sont néanmoins régulièrement sollicités par l’organisateur pour y interpeller des individus agressifs, des auteurs d’attouchements, mais également des détenteurs de stupéfiants identifiés et remis aux officiers de police judiciaire de la gendarmerie par les agents de sécurité du site. Au total, une vingtaine de gardes à vue et Ivresses publiques manifestes (IPM) ont été réalisées pendant ces quatre jours.
Contrôle des véhicules en amont et en aval
Avec l’aide des équipes cynophiles spécialisées en recherche de stupéfiants et en recherche d’explosifs, les militaires de l’escadron départemental de sécurité routière procèdent au contrôle des festivaliers venus en véhicule, à leur arrivée et à leur départ du festival.
En amont, l’ouverture des coffres permet notamment, dans le cadre de la lutte antiterroriste, de vérifier l’absence d’armes. En aval, les contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants sont conduits jusqu’au départ des derniers festivaliers, le lundi matin, afin de lutter contre les accidents de la route.
Des contrôles de stupéfiants sont également réalisés en gare de Carhaix, où les arrivées de trains et de cars transportant les festivaliers sont ciblées par l’équipe de police judiciaire et l’équipe cynophile.
Le dispositif opérationnel de la gendarmerie n’est pas seulement terrestre. Un hélicoptère de la SAG de Rennes et un binôme de télépilotes drone du GGD 29 sont en effet en permanence stationnés à proximité du site du festival, prêts à intervenir à tout moment.
Par ailleurs, le survol des drones privés est interdit sur l’ensemble de la commune de Carhaix, notamment pour empêcher toute attaque terroriste par ce vecteur. Dans ce cadre, la gendarmerie met en place un dispositif de lutte anti-drone, qui a d’ailleurs permis, lors de cette édition, de repérer et de confisquer un drone qui volait illégalement au-dessus du site et d’interpeller son pilote.
Lutte contre les vols et les trafics de stupéfiants
Le festival et ses 280 000 spectateurs attirent forcément les convoitises. Ainsi, samedi matin tôt, deux individus commettent un vol avec arme dans l’un des bars de la ville, portant des coups de couteau au gérant avant de s’emparer de la caisse. Après qu’un témoin a permis leur identification, les militaires du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de Châteaulin et de l’EGM de Pontivy interviennent dimanche dans un appartement du centre de Carhaix, où ils interpellent l’auteur des faits, ainsi que cinq autres individus, tous originaires de la région parisienne. Dans cet appartement, loué pour le temps du festival, les gendarmes découvrent lors des perquisitions une quantité importante d’héroïne, de cocaïne et de résine de cannabis destinée à la revente, ainsi que plus de 1 500 euros en numéraire.
Des opérations de lutte contre les trafics de stupéfiants sont également menées sur le site du festival, en coordination avec les organisateurs. Ainsi, samedi matin, dès 6 heures, l’équipe judiciaire, renseignée par les agents de sécurité du festival, intervient sur un camping installé sur le site du festival. La veille, une équipe de télépilotes de drones du GGD 29 a permis la prise de vue des tentes suspectes. Les militaires du PSIG de Châteaulin et de l’EGM de Pontivy sécurisent le site pendant l’intervention de l’équipe cynophile du GIC de Châteaulin, spécialisée en recherche de stupéfiants.
La commune de Carhaix étant limitrophe des Côtes-d’Armor et du Morbihan, ce dispositif mis en place par le GGD 29 est complété par des contrôles de police route réalisés par les GGD des Côtes-d'Armor et GGD du Morbihan, ainsi que par la SUGE (ligne SNCF Rennes-Guingamp-Carhaix) et par les douanes.
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