Corrèze : surveillance en deux dimensions pour lutter contre les mutilations d’équidés

  • Par la capitaine Marine Rabasté
  • Publié le 24 septembre 2020
Photo d'illustration
© GND S. Vermeere

Face aux nombreuses mutilations d’équidés sur le territoire national, le groupement de gendarmerie de Corrèze et le détachement aérien d’Égletons ont mené une opération coordonnée, les 16 et 17 septembre, pour accentuer la surveillance des sites équestres.

Depuis plusieurs mois, les actes de mutilation sur les chevaux se multiplient sur l’ensemble du territoire français. Motivations inconnues, absence de logique territoriale … Le phénomène, qui touche aujourd’hui l’ensemble du milieu équin, inquiète par son ampleur et son imprévisibilité. Face à cette délinquance sérielle, la gendarmerie est pleinement mobilisée au niveau national, en témoigne la signature du convention le 18 septembre dernier avec l’ensemble des acteurs du monde équestre. Au niveau local, les militaires s’engagent également pleinement dans cette lutte et multiplient les opérations de prévention et de sensibilisation, afin de mettre la main sur les auteurs de ces atrocités. Aujourd’hui, plus de 150 enquêtes, dont 30 pour faits graves, sont en effet ouvertes sur tout le territoire. S’inscrivant dans la droite ligne du plan d’action de l’Institution, le groupement de gendarmerie de Corrèze et le Détachement aérien de gendarmerie (DAG) d’Égletons ont organisé, les 16 et 17 septembre derniers, une opération coordonnée visant à intensifier la surveillance des sites équestres locaux et à dissuader d’éventuels passages à l’acte.

Complémentarité d’action

Depuis plusieurs semaines, les dispositifs de lutte contre les mutilations d’équidés se multiplient au sein du groupement de gendarmerie de Corrèze. La sensibilisation des propriétaires de chevaux a été intensifiée. Si l’organisation de réunions publiques est compromise en raison de la situation sanitaire actuelle, le référent sûreté du groupement se met tout de même à disposition des éleveurs qui souhaitent bénéficier d’un diagnostic sur leur propriété ou simplement de conseils. De même, en lien avec l’Institut français du cheval et de l’équitation, le réseau d’alerte SMS a été orienté de façon à pouvoir rapidement alerter les acteurs du monde équestre en cas de risques et à leur relayer régulièrement les mesures de précautions à prendre. Du côté des unités territoriales, la surveillance des sites a été renforcée et les gendarmes effectuent régulièrement des passages aux abords afin de repérer tout élément suspect. Des opérations coordonnées, mettant sur roue plusieurs patrouilles d’unités différentes, sont également organisées. Afin de renforcer son action et d’intensifier l’impact des opérations, le DAG d’Égletons a été associé aux opérations menées les 16 et 17 septembre. De 22 h 30 à minuit, l’hélicoptère Écureuil du DAG d’Égletons a survolé les lieux détenant des chevaux afin de déceler tout individu ou véhicule suspects. Sa mission d’observation et de surveillance est venue en complément de celle des militaires au sol qui, renseignés via liaison radio par le DAG, sont en mesure de procéder rapidement au contrôle ou à l’interpellation d’individus.

Surveillance nocturne accrue

Outre la hauteur de vue, l’apport du DAG réside dans les moyens nocturnes dont il est doté, facilitant ainsi le repérage d’éventuels délinquants. Avec son phare de recherche de 1 600 watts, l’Écureuil est en effet en mesure d’éclairer l’équivalent d’un stade de foot, à 300 mètres d’altitude. Un atout non négligeable dans une opération nocturne qui permet, outre une grande visibilité, de dissuader les passages à l’acte ! Mais l’hélicoptère sait aussi se faire discret. Le phare dispose en effet d’un filtre infrarouge. Grâce à ce dernier, la zone n’est plus pleinement éclairée aux yeux de tous. Seuls les militaires présents dans l’appareil bénéficie de cet avantage. Enfin, les gendarmes du DAG bénéficient également de Jumelles à vision nocturne (JVN). Il s’agit d’un équipement individuel positionné directement sur le casque des pilotes permettant de voir de nuit, « en noir et vert, comme dans les jeux vidéos », d’après les mots du capitaine Nathaniel Lissonnet, commandant le DAG d’Egletons.

Des opérations similaires seront réitérées au cours des semaines à venir, le groupement de gendarmerie de Corrèze ayant bien l’intention de protéger au maximum les acteurs du monde équestre. Les moyens mis en œuvre depuis plusieurs mois pour lutter contre le phénomène montrent bien la capacité de montée en puissance de la gendarmerie et sa faculté à adapter ses moyens aux problématiques se présentant à elle. Sur la terre ou dans les airs, les gendarmes de Corrèze restent pleinement mobilisés !

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