Fin de party pour deux raves

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 22 septembre 2020
Vue d'hélicoptère de l'installation de la rave party dans le Maine-et-Loire.
© SAG RENNES

Dans le contexte sanitaire actuel, une vigilance particulière est apportée par la gendarmerie nationale à l’organisation de rave-parties. Exemples ce week-end en Seine-et-Marne et dans le Maine-et-Loire.

C’est un corps de ferme abandonné dans la campagne seine-et-marnaise, entre Meaux et Château Thierry, à proximité de l’A4. Il est un peu plus de 22h quand des témoins signalent la présence, le long des routes départementales, de groupes de piétons qui convergent vers ce point de rendez-vous nocturne. Ils sont arrivés pour la plupart en train à La-Ferté-sous-Jouarre, en provenance de la région parisienne. Les PAM (Premiers à marcher) des Brigades territoriales autonomes (BTA) de La Ferté-sous-Jouarre et Lizy-sur-Ourcq se projettent rapidement sur les lieux, renforcés par les Pelotons de surveillance et d’intervention (PSIG) de Coulommiers et Meaux.

Ils constatent la présence sur place d’une cinquantaine de véhicules dont deux camions avec une sono. Entre 100 et 150 personnes se trouvent déjà à l’intérieur. « Nous avons su réagir rapidement en mettant en place un dispositif de bouclage et d’interception des nouveaux arrivants, ainsi qu’un jalonnage par la BTA de Lizy-sur-Ourcq pour sécuriser les déplacements des piétons sur la départementale, explique le capitaine Laurent Flouriot, commandant en second de compagnie de la gendarmerie départementale (CGD) de Meaux. Après négociation, nous avons pu isoler l’organisateur. Nous lui avons signalé que le rassemblement n’avait fait l’objet ni d’une déclaration en préfecture, ni d’une autorisation des différents propriétaires, qu’il s’agisse des agriculteurs concernés ou de la communauté de communes. Nous lui avons mis une forme de pression pour le faire plier. »

Avant même que la musique ne commence, la rave party était déjà terminée. Vers 1h du matin, tout le monde a plié bagages. « Cela aurait été beaucoup plus compliqué si on n’avait pas bloqué tous ceux qui arrivaient à pied depuis la gare ou à bord de convois en Uber », note le capitaine Flouriot. Restait à organiser l’évacuation de la zone puisqu’il n’y avait alors plus de train retour. Les gendarmes sont ainsi restés en patrouille jusqu’au milieu de la nuit pour assurer la sécurité des jeunes. Certains ont pu repartir dans les voitures, d’autres ont dû dormir sur place en attendant le premier train de 6h.

Les gendarmes supervisent l'évacuation de la sono en Seine-et-Marne.

Les gendarmes supervisent l'évacuation de la sono en Seine-et-Marne.

30 gendarmes et un hélicoptère

Plus à l’ouest, une autre rave party a été empêchée ce samedi-là par une opération d’envergure de la gendarmerie. Vers 17h, un agriculteur alerte la Communauté de brigades (COB) de Baugé-en-Anjou de la présence d’une demi-douzaine de véhicules dans un champ. « Les gendarmes sont venus constater qu’une trentaine d’individus grenouillaient effectivement sur le terrain, et qu’un échafaudage était entrain d’être monté, précise la capitaine Élodie Nègre, commandante en second de la CGD de Saumur. Compte tenu du contexte sanitaire, nous décidons d’engager rapidement d’importants moyens, notamment les quatre PSIG (Angers, Cholet, Saumur et Segré-en-Anjou Bleu), ainsi qu’un hélicoptère du détachement de Rennes. Le fait de pouvoir intervenir tôt, avant la tombée de la nuit et avant que le rassemblement ne soit trop important, s’est avéré déterminant. »

Tout le périmètre est bouclé pour dévier les nouveaux arrivants. La capitaine Nègre prend contact avec les organisateurs. Ceux-ci sont persuadés d’être dans leur bon droit, car ils ont l’accord du propriétaire. « Cela aurait été très compliqué dans ces conditions de les expulser », reconnaît-elle. Faisant preuve de fermeté et pédagogie, la gendarme les informe que des arrêtés préfectoraux ont été pris pour interdire ce type de manifestation. Elle leur rappelle également que tout rassemblement de plus de dix personnes doit faire l’objet d’une déclaration en préfecture, précisant les noms de tous les participants et indiquant le protocole sanitaire.

Finalement, face à la détermination des gendarmes et l’importance du dispositif déployé, avec une trentaine de militaires engagés, les jeunes acceptent de quitter les lieux vers minuit. « On leur a bien fait comprendre qu’on ne bougerait pas et que c’était inutile d’attendre que l’on parte, poursuit la capitaine Nègre. Nous leur avons également demandé d’annoncer l’annulation de la fête sur les réseaux sociaux, ce qu’ils ont fait. Nous sommes tout de même restés sur zone une partie de la nuit, et nous avons procédé à des contrôles alcool et stupéfiants qui ont donné lieu à quatre contraventions. » Sans l’intervention de la gendarmerie, ces excès auraient été beaucoup plus importants, et les risques d’accident également.

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