Immersion d’un jour avec les gendarmes de l’Isère

  • Par la capitaine Marine Rabasté
  • Publié le 18 décembre 2020
© SIRPA/Gend.F.Garcia

Des autoroutes aux quartiers résidentiels, en passant par les zones commerciales, les gendarmes de l’Isère n’ont pas de répit sur ce territoire fortement exposé à la délinquance. Sur tous les fronts 24h/24, 7j/7, ils font de la protection de la population leur moteur d’action.

Au pied des Alpes, le département de l'Isère s'impose comme un carrefour entre grandes agglomérations et chaînes montagneuses. Drainant une activité économique importante, Lyon, dans le Rhône voisin, Grenoble, ou encore Chambéry, en Savoie, engendrent des flux de population conséquents et tout autant de délinquance ! Le département de l'Isère est en effet celui qui compte le plus de délinquance au sein de la zone de compétence de la gendarmerie. Entre atteintes aux personnes, délinquance d'appropriation ou comportements dangereux sur la route, les gendarmes du département n'ont pas de répit. Chaque jour, ils œuvrent à la protection de la population et veillent au respect de la loi dans des secteurs parfois difficiles, comme les Quartiers de reconquête républicaine (QRR), ou dangereux, comme sur l'autoroute A 43, où la vitesse des véhicules dépassent parfois de loin celle autorisée. Immersion d'un jour avec les gendarmes isérois.

Au cœur de l’A 43

Axe principal reliant Lyon aux grandes agglomérations du sud de la région Rhône-Alpes, l’autoroute A 43 est empruntée par de nombreux automobilistes. Professionnels de la route, travailleurs, touristes, mais également délinquants et trafiquants se partagent chaque jour les voies d’accès au péage de Saint-Quentin-Fallavier. Afin d’assurer la sécurité des mobilités, les militaires du Peloton motorisé (P.Mo.) de La Verpillière y assurent une présence régulière aux heures de pointe. Contrôle des titres de transport, d’alcoolémie ou encore des attestations de déplacement, les missions ne manquent pas ! Certains jours, leur action est renforcée par d’autres unités, comme ce jour-là, avec la présence de quatre motocyclistes de la Brigade motorisée (B.Mo.) des Abrets-en-Dauphiné. Au total, quatorze militaires se partagent la zone de contrôle, délimitée par quelques cônes de Lubeck, entre les voies en direction du département.

© SIRPA/Gend.F.Garcia

Poids lourds, véhicules utilitaires, voitures… aucune catégorie ne fait exception. « Le domaine de la sécurité routière n’est pas épargné par la délinquance ! Les infractions sur les routes sont fréquentes et nous y constatons régulièrement des comportements dangereux », explique le chef d’escadron Hervé, commandant l’Escadron départemental de sécurité routière (EDSR). Ses propos sont vite confirmés. Il n’aura fallu que quelques dizaines de minutes pour que les gendarmes se trouvent face à un conducteur en infraction. Conduite sous stupéfiants, sans permis et multi-récidiviste, l’automobiliste cumule les délits. Le verdict est sans appel : placé en garde à vue, il est conduit à l’unité.

© SIRPA/Gend.F.Garcia

À l'arrière du dispositif, un militaire en retrait est équipé d’une arme longue. Il ne contrôle pas, mais garde un œil attentif sur ses camarades. « Il s’agit de notre élément d’appui, indique le major Philippe, adjoint au commandant du P.Mo. De manière générale, il dissuade. Mais il est également nécessaire pour protéger les militaires en cas de danger. Les refus d’obtempérer sont nombreux. On en constate environ deux par semaine ». Entre les files de voitures, les militaires sont en effet exposés. Tous les moyens sont donc mis en œuvre pour limiter ce risque. À chaque contrôle, un stop stick est notamment placé au niveau de la roue avant du véhicule.

© SIRPA/Gend.F.Garcia

Quelques minutes plus tard, c’est un conducteur de poids lourd qui est en infraction ! Pas de stupéfiants cette fois-ci, mais une surcharge de plus de deux tonnes. Et les constatations se suivent sans se ressembler : défaut d’attestation, transport de stupéfiants, défaut de contrôle technique, défaut de ceinture… Au total, les militaires relèvent 18 infractions en à peine deux heures !

Au cœur d’un « quartier de reconquête républicaine »

À peine 10 km plus loin, au cœur d’une zone industrielle, la Brigade territoriale autonome (BTA) de Villefontaine s’affaire. Avec La Verpillière et l’Isle-d’Abeau, la commune constitue le Quartier de reconquête républicaine (QRR) isérois. Même avec une circonscription inférieure à 30 km² (mais comptant 20 000 habitants !) et deux autres brigades dans un rayon de moins de 10 km, l’activité y est dense au regard de la délinquance importante. « Nous sommes pas mal impactés par les atteintes aux personnes. Sans compter les trafics de stupéfiants, les vols à main armée… Au total, nous avons déjà dû prendre 170 mesures de garde à vue depuis le début de l’année », explique l’adjudant-chef Laurent, de la BTA. Ces dernières années, la brigade n’a par ailleurs pas été épargnée par les événements médiatiques : affaires Farina, Milah, Victorine… De quoi contredire ceux qui diraient que le volume de délinquance est lié à la taille du territoire ! L’activité judiciaire est en effet très soutenue au sein de la BTA.

De la même manière, les interventions sont nombreuses et nécessitent régulièrement des renforts. À cet effet, la brigade reçoit régulièrement l’appui de gendarmes mobiles et de réservistes. Ce déploiement s’inscrit dans la logique de l’instauration des QRR, visant à affermir la présence des forces de l’ordre dans certaines zones particulièrement exposées.

© SIRPA/Gend.F.Garcia

Au quotidien, la présence des militaires sur le terrain demeure primordiale. Entre zones commerciales, particulièrement exposées aux vols, et quartiers résidentiels, le secteur est hétéroclite, mais les gendarmes en connaissent bien les différentes particularités. « Certains quartiers sont particulièrement connus à cause des trafics de drogue qui s’y déroulent. Nous intervenons régulièrement sur les mêmes zones », indique la gendarme Gwendoline.

Sur ce territoire, la vigilance doit être constante. « Nous travaillons en coopération avec la police municipale. Ils ont un système de vidéoprotection auquel nous avons accès dans le cadre judiciaire », précise Gwendoline.

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Fortement impactés par des faits de violences intra-familiales, les gendarmes de Villefontaine sont également renforcés par la présence quasi-permanente d’Aurélie, coordinatrice sociale en poste à la BTA depuis 14 ans. Assistante sociale de formation, elle reçoit les personnes impliquées, pour les accompagner, les écouter et les réorienter vers les partenaires extérieurs compétents. Environ 300 personnes passent entre ses mains chaque année. Grâce à Aurélie, le volet social des procédures est pleinement pris en compte. Tout est ainsi mis en œuvre pour que la délinquance traitée ne se réitère pas !

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