À Vannes, les gendarmes s’organisent pour lutter contre les stupéfiants

  • Par Capitaine Marine Rabasté
  • Publié le 17 octobre 2021
© SIRPA - Gend. F.Garcia

Priorité gouvernementale, la lutte contre les stupéfiants est au cœur du service de la gendarmerie. Au sein de la compagnie de gendarmerie de Vannes, cette action a été intensifiée avec la mise en place d’un détachement dédié.

Érigée en priorité de l’action gouvernementale, la lutte contre les stupéfiants fait l’objet d’une attention toute particulière par les forces de l’ordre. Ce fléau présente en effet un risque sanitaire et sécuritaire majeur : les effets des stupéfiants sur le corps ne sont plus à prouver, le trafic alimente un écosystème souterrain délétère pour les quartiers dans lesquels il prospère et l’implantation de points de deal nuit au développement économique local.

Afin d’y faire face, le gouvernement a dévoilé, le 17 septembre 2019, un plan national de lutte contre les stupéfiants, comprenant 55 mesures. Depuis, de nombreux dispositifs ont été mis en place au niveau national, tels que l’Office anti-stupéfiant (OFAST), les Cellules de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS) ou encore le recensement des points de deal. Les initiatives locales se sont quant à elles multipliées afin d’endiguer le phénomène.

Dans les journaux morbihannais, rares sont les semaines où l’on ne parle pas des trafics de stupéfiants qui irriguent la ville de Vannes. En zone de compétence de la police, certains quartiers sont tristement célèbres pour être les secteurs d’implantation privilégiés de dealers. Au fur et à mesure, le trafic s’est élargi jusqu’à atteindre la zone de compétence de la gendarmerie, située en périphérie de l’agglomération. Désormais, à Plescop, Saint-Avé ou encore Séné, les gendarmes observent la présence récurrente d’individus bien connus du milieu et l’implantation de points vente. Face à l’accroissement de ce phénomène, la compagnie de gendarmerie départementale de Vannes a fait de la lutte contre les stupéfiants l’une de ses priorités et a renforcé son action par la mise en place d’un dispositif innovant : le détachement des stupéfiants.

© SIRPA - Gend. F.Garcia

Des moyens mutualisés pour des actions « coups de poing »

Au sein de cette compagnie, la lutte contre les stupéfiants fait donc l’objet d’un plan d’action particulier. Dans ce cadre, après identification des lieux principalement touchés par ces trafics, il est apparu opportun de mutualiser les moyens humains et matériels. Ainsi, les Communautés de brigades (CoB) de Saint-Avé et de Theix ainsi que le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de Vannes travaillent de concert afin de multiplier leurs actions. « Le détachement des stupéfiants de Vannes est basé sur le volontariat. Deux militaires de chaque COB y sont dédiés, avec le PSIG en appui. En moyenne, il réalise un service par semaine et agit sur réquisition du procureur de la République. Des détachements ponctuels à la Brigade de recherches (B.R.) de Vannes sont également prévus, pour assurer le suivi des procédures initiées par le détachement », explique le capitaine Olivier, commandant la CoB de Saint-Avé.

Le détachement des stupéfiants de la compagnie de Vannes n’a, en effet, pas vocation à effectuer des services à un rythme régulier : il s’adapte aux contraintes opérationnelles et aux renseignements obtenus. Il mène alors des actions « coups de poing » dans les principales zones de revente identifiées. Par ailleurs, outre les missions de surveillance et de renseignement, les militaires sont également chargés de contrôler les individus aux abords des points de vente et de procéder à des verbalisations, par la délivrance d’Amendes forfaitaires délictuelles (AFD).

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Une patrouille avec le détachement des stupéfiants

À 14 heures, au sein des locaux de la CoB de Saint-Avé, les militaires qui composent ce jour-là le détachement stupéfiants et l’équipe cynophile, venue spécialement de Châteaulin, se rassemblent. L’adjudant Benoît présente la mission du jour et l’objectif. Dans un premier temps, il s’agit de matérialiser l’existence d’un trafic chez un particulier. En place à bord de leurs véhicules banalisés, sur la conférence téléphonique, les gendarmes en civil renseignent au fur et à mesure sur les mouvements autour de la cible. Même s’il n’y a pas d’interpellation aujourd’hui, tous les éléments recueillis restent précieux pour la suite de l’enquête. Sur place, rien ne sert de s’attarder, au risque d’être repérés. Après près d’une heure de surveillance, les militaires passent en phase dynamique dans les communes limitrophes de Vannes. À Séné, ils repèrent un groupe de jeunes individus en train de faire usage de stupéfiants. En une dizaine de minutes, un dispositif est mis en place, avec l’ensemble du détachement, et les militaires procèdent au contrôle des individus. Ces derniers sont en possession de quelques dizaines de grammes d’herbe de cannabis. Avec l’action du chien spécialisé en détection de stupéfiants, impossible pour les jeunes de nier la détention du produit !

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Quelques minutes plus tard, la scène se répète. Au détour d’un quartier résidentiel, plusieurs jeunes hommes sont rassemblés et sont en possession de résine de cannabis. Une nouvelle prise pour les gendarmes du détachement des stupéfiants, qui saisissent l’ensemble.

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Depuis sa création, le détachement a démontré son efficacité dans la lutte contre les stupéfiants en périphérie vannetaise. Le relevé d’infractions pour usages de stupéfiants est conséquent. Viennent également s’y ajouter quelques infractions pour trafic, détention ou encore conduite sous stupéfiants. Son action s’inscrit ainsi pleinement dans la lignée des directives gouvernementales et contribue, à l’échelon local, à endiguer ce fléau.

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