Accostage sur les lacs savoyards avec les gendarmes départementaux

  • Par la capitaine Marine Rabasté
  • Publié le 04 août 2021
© GND F. Garcia

L''été, le Groupement de gendarmerie départementale de Savoie (GGD 73) s’adapte et met en place une sécurisation particulière de ces lieux d’affluence, notamment en renforçant la coordination avec les élus et l’ensemble des services concernés.

Nul besoin de traverser l’océan pour passer ses vacances au bord de l’eau turquoise ! Au pied des plus célèbres sommets de France, les lacs savoyards sont une destination prisée des touristes, français comme étrangers, d’autant plus depuis la pandémie. Au Lac du Bourget, par exemple, une hausse de 30 % de l’affluence a été constatée.

Des vacanciers qui sont toujours plus nombreux à s’adonner aux traditionnelles activités estivales : farniente, virées en bateau, ski nautique, paddle ou encore kayak. Mais derrière cette effervescence se cache également une délinquance saisonnière qu’il convient d’endiguer. Incivilités, vols, atteintes à l’environnement… les problématiques sont nombreuses et connaissent, elles aussi, une nette hausse, de plus de 10 % au lac du Bourget, et de plus de 1,5 % au lac d’Aiguebelette. Pour y faire face, le Groupement de gendarmerie départementale de Savoie (GGD 73) s’adapte et met en place une sécurisation particulière de ces lieux d’affluence, notamment en renforçant la coordination avec les élus et l’ensemble des services concernés.

Valentin Martin

Sur le lac du Bourget avec la brigade nautique

À la surface du plus grand lac naturel de France, plaisanciers et pêcheurs côtoient baigneurs, kayakistes, paddleurs et autres pratiquants de sports nautiques en tout genre. Prisé pour son cadre idyllique au pied des montagnes, le lac du Bourget attire chaque été des milliers de touristes et le lot d’incivilités allant avec. Afin de garantir une bonne cohabitation sur le site, les militaires de la brigade nautique d’Aix-les-Bains veillent quotidiennement au respect de la réglementation, notamment des directives édictées par le Règlement particulier de police de la navigation (RPPN). Propre aux lieux, ce dernier détermine les activités autorisées et institue des zones de protection des baigneurs, mais également de l’environnement. L’été, sur le lac, l’une des principales problématiques est d’ailleurs liée à leur respect. Dans les zones de baignade ou de rives, les navires sont interdits, mais beaucoup s’y aventurent toutefois, engendrant alors un problème majeur de sécurité.

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D’autres missions attendent également les gendarmes nautiques. À bord de leur vedette, ils observent. Au loin, ils aperçoivent une petite embarcation, tractant une bouée. « Les bouées tractées sont interdites par le RPPN du lac. À la différence du ski nautique ou du wakeboard, il n’est pas possible d’en maîtriser la trajectoire. De plus, il manque la flamme orange qui indique que l’embarcation tracte quelque chose. Ces plaisanciers ne sont donc pas dans les règles », explique l’adjudant Olivier, commandant la brigade. Les militaires s’amarrent donc au bateau et procèdent aux vérifications d’usage. Contrôle des titres de navigation, du nombre de gilets de sauvetage, de la détention du matériel de sécurité (lampe, extincteur…). « Notre action se veut pédagogique. Mais les infractions concernant la sécurité, comme l’absence de gilets de sauvetage homologués à bord, on ne peut pas les laisser passer ! »

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La présence sur l’eau des gendarmes nautiques est également l’occasion de faire de la prévention et de sensibiliser les pratiquants de sports nautiques, tels que les paddleurs. « En paddle, le gilet de sauvetage est obligatoire, mais peu de gens le savent. On essaie donc de sensibiliser les particuliers, et en parallèle, on a également une action plus générale à travers des contacts réguliers avec les revendeurs, que l’on informe sur la réglementation et auxquels on demande de relayer l’information », explique l’adjudant Olivier.

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Au bord du lac d’Aiguebelette avec les réservistes

Situé à l’entrée du département et facilement accessible depuis les agglomérations lyonnaise et grenobloise, le lac d’Aiguebelette attire chaque année entre 20 000 et 30 000 visiteurs. En période estivale, nombreux sont ceux qui viennent s’y baigner ou pratiquer des sports nautiques. Cette affluence engendre inévitablement une délinquance de passage, susceptible de troubler la tranquillité des vacanciers. Pour faire face à cette problématique, un poste provisoire, composé de quatre gendarmes de réserve, est mis place durant tout l’été. Entre sécurisation des lieux et surveillance des parkings jouxtant le site, leur activité est dense. « La délinquance autour du lac d’Aiguebelette est principalement le fruit de personnes qui viennent passer la journée ici. On constate des vols à la roulotte, des dégradations, des usages de stupéfiants... », explique l’adjudant-chef de réserve Fabrice, chef de poste.

Tous les jours, ces réservistes arpentent les chemins en bordure du lac et les cinq communes alentours. Ces services sont également l’occasion de prendre contact avec la population et les différents acteurs locaux, afin de les sensibiliser. « Notre présence est appréciée et nous avons un bon contact avec la population. Si nous sommes là, c’est qu’il y a un besoin et une demande de sa part. Notre action se veut préventive, dissuasive et répressive si nécessaire. »

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L’action coordonnée du GGD 73

Rattaché à la Communauté de brigades (CoB) du Pont-de-Beauvoisin, le poste provisoire d’Aiguebelette voit son action intégrée dans un cadre de sécurisation plus large, piloté notamment par le lieutenant Julien Potelle, commandant la CoB. « Pour lutter contre les troubles à l’ordre public autour du lac, nous avons mis en place un système d’alerte basé sur la communication entre les différents acteurs : gendarmerie, Service départemental d’incendie et de secours (SDIS), l’Aréa (société d’autoroutes, NDLR), élus, gardes du lac, gestionnaires des plages, agents de sécurité et la radio 107.7. L’idée est d’avoir, en temps réel, une remontée de la fréquentation au niveau des plages. Quand celles-ci commencent à être saturées, on sait que les parkings le sont aussi et qu’on va avoir des troubles aux abords du lac. Des messages d’information sont donc diffusés en amont. »

Cette analyse de l’affluence à l’instant T permet ensuite au lieutenant d’ajuster son dispositif et de demander l’engagement de moyens supplémentaires pour venir appuyer les militaires du poste provisoire. Les militaires de la CoB, le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de Chambéry et l’Escadron départemental de sécurité routière (EDSR) de la Savoie peuvent alors être mobilisés sur le site ou aux alentours.

Mais des troubles à l’ordre public peuvent également survenir sur l’eau. La présence ponctuelle de la brigade nautique d’Aix-les-Bains s’avère donc nécessaire au cours de l’été afin de prévenir les incivilités. « Régulièrement, nous venons renforcer les militaires du poste provisoire, en complétant leur action sur l’eau. À la différence du lac du Bourget, on est plus sur une problématique d’ordre public que de navigation, car cette dernière est très limitée ici, les bateaux à moteur thermique étant interdits », explique l’adjudant Olivier, de la brigade nautique.

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