Au cœur des tests de sélection des pelotons d’intervention de la Garde républicaine

  • Par la capitaine Marine Rabasté
  • Publié le 30 mars 2021
© ADJ F.Bourdeau

Durant trois jours, au sein du 1er régiment d’infanterie de la Garde républicaine, étaient organisés les tests de sélection en vue d’intégrer l’un des trois Pelotons d’intervention (P.I.) de la 3e Compagnie de sécurité et d’honneur (CSH) de l’unité.

Célèbre pour ses grandes tenues d’apparat visibles à l'entrée des palais nationaux et pour ses chevaux dont les fers battent le pavé de la plus belle avenue du monde chaque 14 juillet, la Garde républicaine ne peut cependant se résumer à ça. Derrière les murs de ses casernes se cachent des unités d'intervention dont les militaires sont triés sur le volet. À Nanterre, au sein du premier régiment d'infanterie, trois pelotons d'interventions se partagent les astreintes dévolues à de telles entités : celle relative au contre terrorisme auprès des palais nationaux, celle propre aux détachements ultramarins et enfin, celle de mise à disposition auprès des unités de recherches au sein de l'Ile de France. Chaque année des tests sont organisés au sein du régiment afin de sélectionner ceux qui intégreront ces unités d'élite. Entre dépassement physique et résistance mentale, les candidats vont, durant trois jours, devoir prouver qu'ils sont aptes à exercer des missions de haute intensité.

© ADJ F.Bourdeau

« Donnez le meilleur de vous-même ! »

Le soleil à peine levé, les 21 candidats aux tests de sélections se rassemblent à la caserne Rathelot, à Nanterre. La matinée est réservée aux épreuves imposées par les textes officiels, d'abord au gymnase avec au programme, tractions, abdos, pompes, montée de corde, puis à la piscine, pour un 400 mètres en nage libre, un 25 mètres en apnée et le sauvetage d'un camarade. Et en prime, la surprise des cadres du P.I. : un saut de 10 mètres de hauteur ! Les candidats se dépassent et tentent de prouver qu'ils ont la condition physique nécessaire pour intégrer l'unité. Mais la gestion de l'effort est essentielle pour aller jusqu'au bout. La séquence aquatique terminée, les futures recrues s'élancent en effet pour une course de 4 km le long de la Seine, treillis sur le dos. Ils disposent de 20 minutes pour rejoindre la ligne d'arrivée. Cela paraît être une formalité pour ces militaires entraînés mais, en réalité, la tâche s'avère plus ardue qu'elle n'en a l'air ! Le premier passe la ligne d’arrivée en moins de 16 minutes, une belle performance ! Pour les derniers, la fin est difficile, mais ils s’accrochent et n’abandonnent pas.

L'engagement des candidats est surveillé de près par les gradés du P.I. Il n'y a pas de place pour une baisse de motivation ! « Seuls les meilleurs seront pris ! » assure le lieutenant Jean-Philippe, commandant un P.I.

Évaluation de la résistance physique

Le couperet ne tarde d’ailleurs pas à tomber. À l'issue de la matinée, cinq candidats ne présentent pas le niveau physique souhaité. La sentence est irrévocable : pour eux, l'aventure s'arrête ici. Pour les autres, c'est une toute nouvelle étape des sélections qui commence. Durant deux jours, au sein du Fort de Buc dans les Yvelines, leurs résistances physique et mentale seront éprouvées. Au cours d'un parcours cohésion de plusieurs heures dans les bois, les jeunes militaires vont devoir prouver leur détermination. Grimper à la corde, porter un camarade, ramper dans des buses … Les examinateurs rivalisent d'ingéniosité pour les pousser dans leurs retranchements.

© ADJ F.Bourdeau

Sans compter les sessions de squats, de pompes, de gainage et autres exercices musculaires en tout genre ! À travers ces épreuves, il s'agit pour les gradés de se faire une première idée de l'état d'esprit de leurs futures recrues. S'ils intègrent un P.I., les militaires devront être en mesure de rester opérationnels en toutes circonstances. Les missions peuvent être intenses et risquées. En intervention, la fatigue n’a pas sa place et l'engagement doit être sans faille.

Évaluation des connaissances

Rentrés sur le camp à 5 heures du matin, après une marche de 21 km, les candidats au Peloton d'intervention de la garde républicaine ont à peine le temps de se reposer qu’ils sont déjà sollicités à nouveau. À ce stade, pour les instructeurs, la promotion est satisfaisante. « Ils sont motivés et ne sont pas là par hasard. Mais ils vont devoir continuer à nous le prouver, rien n'est gagné», indique le lieutenant Jean-Philippe. Toute la journée, les treize militaires restants vont alors participer à un rallye permettant d'évaluer leurs connaissances et leurs compétences en matière d'intervention. Tir, franchissement opérationnel, tactique d'intervention, maîtrise des armes et de l'adversaire ainsi que secourisme sont au programme.

© ADJ F.Bourdeau

Entre deux restitutions, les trois commandants des pelotons d'intervention composant la CSH 3/I reçoivent les candidats. C'est le moment pour les recrues de montrer leur détermination et, pour les examinateurs, de s'assurer de leur motivation. Un par un, les candidats défendent leur place. En quête d'un métier d'action et d'adrénaline, le P.I est pour beaucoup un rêve et ils ne comptent pas laisser passer leur chance de le rejoindre.

SIRPA / E. Vives Servera

Dépassement de soi

Cela fait désormais plus de quarante heures que les tests ont débuté et les treize militaires restants sont déjà bien éprouvés. Mais il reste encore un effort à fournir et non des moindres ! Dans la pénombre, il est temps de se lancer dans le parcours évasion. Après une descente à pic de quelques mètres, ils vont devoir progresser à l’aveugle dans les dédales du fort de Buc avant de pénétrer dans une salle pleine de fumée lacrymogène. Mais cela semble être une formalité à côté de la dernière épreuve qui les attend : la confrontation !

© ADJ F.Bourdeau

Pour les candidats, c’est le moment de puiser des forces au plus profond d’eux-même. Sous l’œil attentif et les encouragements des gradés du P.I., les candidats donnent le meilleur d’eux-même. Devant l’intensité de l’effort, leur lucidité est mise à rude épreuve, mais ils savent que leur engagement est primordial.

Rigueur, engagement, cohésion ont été les maîtres mots de ces tests. La Garde républicaine, c'est aussi l'intervention !

Une belle réussite

Au milieu de la nuit, l'ensemble des candidats a été évalué. Épuisés, ils resteront toutefois encore une nuit sur le terrain du fort de Buc. Mais la lumière au bout du tunnel est proche. Quelques heures plus tard, après une remise en condition matinale, les treize militaires sont réunis pour un moment solennel. Le treillis n'est cette fois-ci pas de mise et c’est vêtus de leur plus belle tenue que les candidats s'apprêtent à savoir s'ils ont ou non satisfait aux tests de sélection. Dans quelques jours, ils pourront tous accéder à la formation de cinq semaines qui leur permettra d'intégrer définitivement un P.I. Au programme : secourisme, contre terrorisme et perfectionnement aux techniques d'intervention. Mais pour l'heure, c'est un repos bien mérité qui attend les recrues !

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