Augmentation du nombre d’interventions dans les Vosges : le PGM de Xonrupt-Longemer sur tous les fronts

  • Par la lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 04 février 2021
© GND F. Garcia

Cette saison, le massif des Vosges connaît une très forte affluence, bien supérieure à celle des années précédentes et ce, malgré la crise sanitaire. Une augmentation de la fréquentation qui a fait doubler le nombre d'accidents. Entre les chutes de luge, les avalanches ou encore les accidents de montgolfière, les sept militaires du Peloton de gendarmerie de montagne (PGM) de Xonrupt-Longemer et les cinq gendarmes adjoints volontaires de l’unité sont sur tous les fronts.

Dans les Vosges, une couverture blanche a recouvert les sommets, les lacs et les villages. Cette année, pour la première fois depuis deux ans, la neige est au rendez-vous, pour le plus grand plaisir des touristes et des habitants. Au Peloton de gendarmerie de montagne (PGM) de Xonrupt-Longemer, sept gendarmes spécialisés dans le secours en montagne et cinq gendarmes adjoints volontaires se tiennent prêts à intervenir. Accidents de luge, randonneurs imprudents ou encore skieurs surpris par une coulée neigeuse, avec l’abondance de neige, les interventions sont bien plus nombreuses que les années précédentes.

Une augmentation conséquente des interventions

Depuis le début de l’année, le PGM de Xonrupt-Longemer enregistre 21 interventions, soit plus d’un quart des secours annuels réalisés en seulement un mois. Un chiffre conséquent, qui comprend principalement des accidents de luge, ou survenus lors de randonnées pédestres ou en raquettes, des personnes perdues ou encore des interventions sur avalanches.

Pour l’adjudant Vincent, commandant adjoint du PGM, l’augmentation de ces interventions est principalement due aux conditions d’enneigement extrêmement favorables, ainsi qu’à la crise sanitaire, qui a poussé de nombreux touristes à préférer la proximité des Vosges aux Alpes plus lointaines. « Le problème que l’on rencontre cette année avec le fort enneigement, c’est que les personnes viennent faire de la randonnée sans penser que la neige présente sur les sentiers génère une fatigue supplémentaire. Ils se font ainsi surprendre par une activité physique trop importante, ce qui augmente les risques de chutes ou d’accidents. »

Parmi les interventions les plus courantes cette saison, les accidents de luge figurent en première place. « On se rend compte qu’avec la fermeture des domaines skiables, les gens vont pratiquer la luge sur des pistes qui ne sont pas adaptées et pas protégées. On a dû intervenir sur de grosses blessures, comme des fractures de hanche, de jambe ou des traumatismes crâniens, dues à cette activité », poursuit-il.

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Des moyens adaptés à chaque intervention

Si le nombre d’actions de secours a augmenté depuis l’année dernière, les modes d’intervention n’ont quant à eux pas changé depuis deux ans, époque à laquelle le peloton de gendarmerie de montagne et les pompiers se sont répartis les semaines de permanence. « Nous fonctionnons toujours de la même façon. En semaine de permanence, nous avons deux équipes prêtes à intervenir simultanément sur les massifs, avec les moyens à notre disposition. Nous possédons deux véhicules 4X4, une motoneige et un quad monté de chenillettes, ce qui nous permet d’avoir un moyen de projection hors voie terrestre assez important sur le massif. Nous intervenons également en skis de randonnée ou en raquettes pour aller au plus près de la victime », souligne l’adjudant Vincent.

Si les circonstances le nécessitent, le peloton peut également compter sur l’appui de moyens héliportés, grâce à la mobilisation de l'hélicoptère Dragon 67 de la sécurité civile de Strasbourg ou de celui du détachement aérien de la gendarmerie de Colmar, qui sont tous deux médicalisés.

Lors des interventions, la première et principale difficulté est de déterminer avec exactitude le lieu où se trouve la victime. Pour faciliter la tâche des gendarmes secouristes, un outil a été développé il y a plusieurs années : Gendloc.

Facilement utilisable par tous les secouristes et très employé par l’ensemble des PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) et PGM, le système nécessite néanmoins l’autorisation de la victime pour accéder à sa géolocalisation. Un point qui peut poser problème lorsque celle-ci est inconsciente. Pour y pallier, un tout nouvel outil a récemment vu le jour. Déployé sur le territoire français depuis le 6 avril 2020, l’AML (Advanced Mobile Location) permet, dès qu’un appel est passé à des services de secours, de localiser directement la personne et de gagner ainsi un temps précieux.

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Plus de prévention pour moins d'intervention

Au-delà des secours, la prévention est aussi l’une des principales missions des gendarmes du peloton de montagne. Auprès des écoles de la vallée, des professionnels de la montagne, mais aussi directement sur le terrain, auprès des habitants et des touristes, ils vont à la rencontre des personnes, afin de les sensibiliser sur les risques en montagne. Des dangers, tels que les avalanches ou les chutes dans les couloirs de neige, qui, dans les Vosges, sont bien trop souvent minimisés.

« La prévention fait vraiment partie de notre domaine d’action. On s’est rendu compte qu’à l'issue du confinement, cet été, il y a eu une très forte affluence, qui s’est encore accentuée cet hiver. On a l’impression que les personnes viennent se défouler à la montagne et profiter de l’air pur, se vider l’esprit. La prévention a donc beaucoup de sens, notamment lors d’un hiver fortement enneigé comme celui-ci », explique l’adjudant, avant de poursuivre : « On alerte les personnes sur les risques d’avalanche, de coulée de neige, mais aussi de rupture de corniche, ainsi que les risques liés aux efforts engendrés par le fait de randonner sur un terrain fortement enneigé. On s’assure aussi qu’ils ont des équipements adaptés et qu’ils pratiquent un itinéraire qui leur a été conseillé ou qu’ils ont préparé. On les prévient aussi que la nuit tombe vite en montagne. »

V. MARTIN

Cette proximité avec les habitants, les touristes mais aussi les professionnels de la montagne, c’est ce qui fait la richesse de cette unité. Au-delà des secours et de la prévention, ces militaires spécialisés sont des acteurs essentiels de leur territoire, œuvrant chaque jour pour l’intérêt de la population, que ce soit à travers des actions simples, comme couper un arbre dépassant sur une piste de randonnée, ou plus délicates, comme aider les pisteurs à élaborer une stratégie de sécurisation des zones dangereuses.

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Mobilisation des moyens humains

Pour aider chaque jour la population et venir au secours des victimes, le PGM de Xonrupt-Longemer peut compter sur l’aide du peloton voisin d’Hohrod, qui se trouve sur le versant alsacien des Vosges, de l’autre côté du col de la Schlucht. Ces deux unités de gendarmerie spécialisées collaborent en effet régulièrement sur des interventions. Une complémentarité qui devrait se renforcer ces prochains mois, avec la mise en place, en août 2021, d’une mutualisation des deux pelotons, qui seront commandés, côté alsacien et côté vosgien, par un seul et unique officier.

« La mutualisation a pour but d’avoir un moyen d’action plus efficace au niveau du massif, en enlevant cette barrière des territoires. Cela va ainsi permettre à l’unité vosgienne d’intervenir sur le versant alsacien, où l’accidentologie est plus importante. Grâce aux axes routiers plus accessibles versant vosgien, nous pourrons être présents en primo-intervenants terrestres sur les actions de secours, avant l'arrivée du PGM d’Hohrod via des moyens héliportés. »

Entraînement difficile…

Être un gendarme spécialisé dans le secours en montagne ou en haute montagne (le cursus est le même), demande des compétences particulières et nécessite un entraînement régulier. Pour cela, plusieurs fois par mois, les militaires partent s’entraîner en conditions réelles. Hélitreuillage, récupération d’une victime dans un ravin ou recherche de personnes disparues, tous les cas possibles d’interventions doivent être étudiés et travaillés.

V. MARTIN

Et lorsqu’ils ne sont pas en intervention, au contact de la population et des professionnels de la montagne, en train de réaliser un exercice ou sur des enquêtes spécifiques à leur milieu, les militaires entretiennent et améliorent leurs matériels, afin de les rendre plus pratiques et plus performants.

Outre le confort que cela leur apporte sur les interventions, il s’agit pour nombre d’entre eux d’une vraie passion, une de plus que cette grande famille partage, au-delà de celle plus forte et plus présente qu’est la montagne.

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