Formation : le certificat élémentaire montagne fait grimper le niveau

  • Par Angélina Gagneraud
  • Publié le 29 août 2018
Été comme hiver, évoluer en altitude en toute sécurité nécessite une formation. Le Certificat élémentaire montagne (Cem) en est le premier niveau.
© Crédits photos : SirpaGend – BRC F. Garcia

Été comme hiver, évoluer en altitude en toute sécurité nécessite une formation. Le Certificat élémentaire montagne (Cem) en est le premier niveau.

Chaque année, le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Bagnères-de-Luchon organise un stage à l'attention des militaires des unités de la région Midi-Pyrénées. La formation comprend deux semaines en été et deux autres en hiver. Les instructeurs suivent un programme pédagogique élaboré par le Centre national d'instruction de ski et d'alpinisme de la gendarmerie (Cnisag), gèrent la planification, la logistique, ainsi que l'évaluation des stagiaires.

Ces derniers sont originaires de brigades territoriales et des Escadron de gendarmerie mobile (EGM) de la région. Tous sont volontaires pour venir se former au sein de cette unité opérationnelle qui, en parallèle, poursuit ses missions de secours.

 

 

La pratique de l'escalade passée à la moulinette

« Nous réalisons peu de secours au milieu d'une grande voie. Toutefois, il y a beaucoup de manipulations de cordes et de techniques d'escalade utilisées lors des secours !, concède l'adjudant-chef (ADC) Sébastien Lucena, commandant le PGHM de Bagnères-de-Luchon. Avec l'engouement croissant pour la pratique de sports comme le VTT, le parapente ou encore la randonnée, les gendarmes départementaux et mobiles qualifiés Cem peuvent être amenés à participer aux recherches d'individus disparus. Ils doivent donc connaître les principes essentiels de la pratique en montagne, notamment si les recherches s'orientent vers des terrains escarpés. »

L'ADC Jean-Pierre Pujolle, du PGHM de Bagnères-de-Luchon et responsable des stages Cem de son unité depuis une dizaine d'années, rappelle les fondamentaux : « L'escalade, c'est la force, la souplesse, l'équilibre et la vision du corps dans l'espace, ainsi que celle de la voie à gravir. Ce n'est pas si simple, mais déjà, en deux ou trois jours de pratique, les stagiaires progressent bien sur les parois. Ils sont très volontaires et je ne doute pas que d'ici la fin du stage, ils auront acquis de nombreux automatismes. »

Après cette formation à l'escalade, sonne le départ des premières grandes voies ! Mais il s'effectuera côté espagnol, faute de météo clémente en France. Les deux stagiaires, dotés d'une vraie première expérience de l'escalade, suivent le maréchal des logis-chef (MDC) Renaud Saison, venu en renfort du PGHM d'Oloron-Sainte-Marie.

« Notre instructeur est passé en tête, sous nos yeux un peu troublés pendant les premiers mètres. Deux heures plus tard, nous arrivons à l'avant dernier relais avec un peu d'appréhension : le plus dur reste à venir : le passage en 6a. On le regarde faire, on observe ses pas. À notre tour d'y aller, mais ce n'est plus la même histoire quand on est dans l'action. Deux ou trois pas techniques et nous voilà en haut après 3 heures de grimpe ! Fabuleux ! », témoigne le gendarme (GND) Paul Cers, de l'EGM de Saint-Gaudens.

  • L'atelier de descente en rappel animé par l'adjudant Patrick Lecomte, secouriste et maître de chien au PGHM de Bagnères-de-Luchon, éprouve les candidats. Gestion du vide et réalisation des manipulations de corde en autonomie sont au rendez-vous, sous le regard bienveillant de l'instructeur, suspendu à 5 mètres du sol, et de l'ADC Jean-Pierre Pujolle qui vérifie le matériel d'un grimpeur.

  • L'atelier du MDC Vincent Creuzet-Romeu, diplômé DQTM à l'EGM de Saint-Gaudens, apprend aux stagiaires à être autonomes dans la réalisation de leur nœud d'encordement et à installer une corde en moulinette pour une pratique dite « sportive ».

  • Un second groupe évolue en hauteur en suivant les instructions fondamentales pour grimper en tête. Pour certains, c'est une première, et l'appréhension de la chute est bien réelle !

  • Les stagiaires suivent également plusieurs conférences théoriques. Ils acquièrent ainsi toutes les connaissances relatives aux équipements de protection individuelle, à l'élaboration d'un fond de sac, à la topographie en milieu montagneux...

  • L'escalade en salle, rendue possible grâce aux infrastructures locales, est une première approche de la discipline. Elle permet d'acquérir de précieux automatismes.

  • La matinée consacrée à la course d'orientation est l'application d'un des cours dispensés : la lecture de carte !

  • La seconde semaine de stage est principalement orientée vers les sommets pyrénéens. Les stagiaires partent en montagne pour deux jours.

  • Le MDC Renaud Saison, venu en renfort du PGHM d'Oloron-Sainte-Marie, explique le mousquetonage, le sens de la corde à placer dans les dégaines et comment assurer un premier de cordée.

  • La course d'orientation est essentielle pour appréhender le milieu et rejoindre un refuge ou une voie d'escalade.

  • Pour le module « école de neige », les formateurs recherchent l'altitude.

  • Les stagiaires passent par chaque atelier. Sans pression, les réflexes sont testés. « Il est primordial qu'ils évoluent en confiance », estime l'adjudant chef Jean Pierre Pujolle.

  • Pour atteindre le point culminant des sommets du pic des Crabioules ou celui du Seil de la Baque, les groupes, composés d'un instructeur en tête et de deux stagiaires en second, sont encordés, crampons aux pieds, et retravaillent des techniques d'escalade sur les derniers mètres...

  • En extérieur, la descente en rappel est retravaillée, mais cette fois à 15 mètres du sol ! L'assureur/descendeur (appareil qui permet l'assurage et la descente) donne le tempo propre à chacun.

  • Après un échange avec le Cnisag, responsable pédagogique de la formation montagne, cinq stagiaires ayant déjà effectué le module hiver ont reçu leur insigne en présence de leur commandant d'unité. Celui-ci représente quatre semaines de formation, au cours desquelles ils ont pu acquérir un socle de connaissances solide.

  • L'atelier de descente en rappel animé par l'adjudant Patrick Lecomte, secouriste et maître de chien au PGHM de Bagnères-de-Luchon, éprouve les candidats. Gestion du vide et réalisation des manipulations de corde en autonomie sont au rendez-vous, sous le regard bienveillant de l'instructeur, suspendu à 5 mètres du sol, et de l'ADC Jean-Pierre Pujolle qui vérifie le matériel d'un grimpeur.

  • L'atelier du MDC Vincent Creuzet-Romeu, diplômé DQTM à l'EGM de Saint-Gaudens, apprend aux stagiaires à être autonomes dans la réalisation de leur nœud d'encordement et à installer une corde en moulinette pour une pratique dite « sportive ».

  • Un second groupe évolue en hauteur en suivant les instructions fondamentales pour grimper en tête. Pour certains, c'est une première, et l'appréhension de la chute est bien réelle !

  • Les stagiaires suivent également plusieurs conférences théoriques. Ils acquièrent ainsi toutes les connaissances relatives aux équipements de protection individuelle, à l'élaboration d'un fond de sac, à la topographie en milieu montagneux...

  • L'escalade en salle, rendue possible grâce aux infrastructures locales, est une première approche de la discipline. Elle permet d'acquérir de précieux automatismes.

  • La matinée consacrée à la course d'orientation est l'application d'un des cours dispensés : la lecture de carte !

  • La seconde semaine de stage est principalement orientée vers les sommets pyrénéens. Les stagiaires partent en montagne pour deux jours.

  • Le MDC Renaud Saison, venu en renfort du PGHM d'Oloron-Sainte-Marie, explique le mousquetonage, le sens de la corde à placer dans les dégaines et comment assurer un premier de cordée.

  • La course d'orientation est essentielle pour appréhender le milieu et rejoindre un refuge ou une voie d'escalade.

  • Pour le module « école de neige », les formateurs recherchent l'altitude.

  • Les stagiaires passent par chaque atelier. Sans pression, les réflexes sont testés. « Il est primordial qu'ils évoluent en confiance », estime l'adjudant chef Jean Pierre Pujolle.

  • Pour atteindre le point culminant des sommets du pic des Crabioules ou celui du Seil de la Baque, les groupes, composés d'un instructeur en tête et de deux stagiaires en second, sont encordés, crampons aux pieds, et retravaillent des techniques d'escalade sur les derniers mètres...

  • En extérieur, la descente en rappel est retravaillée, mais cette fois à 15 mètres du sol ! L'assureur/descendeur (appareil qui permet l'assurage et la descente) donne le tempo propre à chacun.

  • Après un échange avec le Cnisag, responsable pédagogique de la formation montagne, cinq stagiaires ayant déjà effectué le module hiver ont reçu leur insigne en présence de leur commandant d'unité. Celui-ci représente quatre semaines de formation, au cours desquelles ils ont pu acquérir un socle de connaissances solide.

 
 
Crédits photos : SirpaGend – BRC F. Garcia et PGHM de Bagnères-de-Luchon

Haute montagne : une semaine près des cimes

La seconde semaine de stage est principalement orientée vers les sommets pyrénéens. Pour le module « école de neige », les formateurs recherchent en effet l'altitude. Au programme : progression avec piolet et crampons, apprentissage des techniques pour parer les glissades sur neige, ascension d'un sommet, notions d'alpinisme et nuit en refuge. « Nous souhaitons que les stagiaires s'imprègnent du milieu, de la « culture montagne », qu'ils discutent avec les gardiens de refuges qui sont les yeux des cimes », confie l'instructeur.

Gestion de l'effort, orientation, appréhension des dangers... Cette instruction, réalisée à 3000 mètres d'altitude, est une étape importante du Cem été.

Pour atteindre le point culminant des sommets du pic des Crabioules ou celui du Seil de la Baque, les groupes, composés d'un instructeur en tête et de deux stagiaires en second, sont encordés, crampons aux pieds, et retravaillent des techniques d'escalade sur les derniers mètres... Le GND Paul Cers raconte :

« C'est avec les pieds endoloris par les ampoules que nous avons rechaussé les crampons pour cette ascension exceptionnelle d'un sommet à 3 000 mètres ! La progression s'est faite sereinement, constamment en sécurité, grâce aux instructeurs et aux techniques apprises la veille dans le module "école de neige". Mais le manque d'oxygène s'est vite fait ressentir. Je ne pensais pas atteindre un sommet aussi technique, c'était incroyable. »

Gravir les sommets du Cem jusqu'au DQTM

À l'issue de cette formation, les stagiaires peuvent s'orienter vers les pelotons montagne de la gendarmerie mobile ou encore armer les Groupes montagne gendarmerie (GMG). « Toute sortie en service est suivie par le PGHM local, assure l'ADC Pujolle. Nous évaluons la course souhaitée et le niveau de chacun des participants afin de donner un avis technique. Ces courses sont essentielles pour l'avenir dans la spécialité. »

 

 

En effet, l'un des objectifs du stage est de déceler de potentiels candidats au Diplôme de qualification technique montagne (DQTM), la formation montagne de deuxième niveau. Seuls deux ou trois gendarmes du stage pourront prétendre à ce niveau supérieur, qui constitue pourtant une ressource essentielle de l'encadrement des GMG et des renforts de qualité pour les PGHM en cas de secours ou de session de formation Cem.

L'engagement dans ce cursus de formation demande technique et persévérance. « Un montagnard est en perpétuel apprentissage », concluent les militaires du PGHM, qui retrouveront certains stagiaires lors du module hiver du Cem ou encore lors de futures sorties ou secours.

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