Île d'Aix : un poste insulaire le temps de l'été
- Par le commandant Céline Morin
- Publié le 27 août 2021
Avec une population qui croît de façon massive pendant la période estivale, l'île d'Aix, uniquement accessible par la mer, bénéficie, à compter du 7 juillet et jusqu'à la fin d'août, de la présence d'un poste provisoire, armé par cinq gendarmes d'active et de réserve.
Entre 150 et 250 Aixois vivent à l'année sur l'île d'Aix. Une population qui grimpe à près de 3 000 résidents l'été, alors que les maisons secondaires, les hôtels, les villages de vacances et autres campings se remplissent aux beaux jours. Viennent s'y ajouter chaque jour un grand nombre de visiteurs venus seulement y passer la journée. Les jours de forte affluence, ce sont ainsi près de 8 000 vacanciers, parfois plus, qu'une noria de bacs, bateaux et catamarans venus de divers ports du littoral déversent sur l'île. A contrario d'Oléron ou de Ré, ce petit bout de terre de 129 hectares (1,19 km²) n'est accessible que par la mer, ou par les airs, notamment pour les évacuations sanitaires.
Ce site chargé d'histoire, marqué notamment par le séjour de Napoléon en 1815, avant son exil à Saint-Hélène, se transforme ainsi, pendant la saison estivale, en un village balnéaire au charme coquet et chaleureux, prisé pour ses plages et l'absence de circulation motorisée.
Pour veiller à la bonne cohabitation des résidents locaux et des touristes ou encore des piétons et des cyclistes, ainsi qu'au respect des arrêtés en vigueur, notamment en matière de port du masque sur le port et dans le bourg, de détention des passes sanitaires dans les lieux où celui-ci est requis, ou encore d'ivresse publique, la gendarmerie met chaque année en place un poste provisoire. Il est armé par un militaire d'active de la région de Nouvelle-Aquitaine, détaché en renfort pour un mois, et quatre réservistes, lesquels sont relevés tous les 7 à 13 jours. Sur place, les gendarmes travaillent en lien avec un ASVP de la commune.
Assurer une présence rassurante
Présents sur l'île H.24, les gendarmes assurent ainsi des patrouilles pédestres et à vélo tout au long de la journée, dans le centre bourg, sur l'embarcadère, ainsi que sur les chemins qui sillonnent la petite île, effectuant, au fil de leur déambulation, de nombreux rappels sur le port du masque, « car les gens arrivent de la plage ou des bois, et oublient de le remettre en arrivant dans le bourg ou sur le port ». Il faut aussi parfois rappeler aux cyclistes de mettre pied à terre en traversant la rue commerçante. Des vacanciers qui s'exécutent sans maugréer.
« Malgré l'affluence de touristes, dont un grand nombre de jeunes, l'ambiance reste très bon enfant. Les gens sont ouverts et respectueux. Ils oublient presque qu'on est gendarmes, ou plutôt ils oublient la casquette répressive du gendarme. C'est un tout autre état d'esprit. Régulièrement, nous sommes invités à participer à des moments de convivialité, comme des parties de boules en soirée ; c'est un autre relationnel que celui auquel nous sommes habitués dans nos unités le reste de l'année. On retrouve la vraie proximité avec la population, avec beaucoup d'échanges et de dialogue, et peu ou pas de conflit, confie le maréchal des logis-chef (MDC) Daniel, chef du poste. Notre mission est donc plutôt d'assurer une présence rassurante, à même de prévenir la commission d'incivilités liées à l'affluence ou à la consommation excessive d'alcool. En juillet, les pelotons de surveillance et d'intervention de La Rochelle et de Rochefort, ont toutefois mené une opération ponctuelle de contrôle des stupéfiants et d’alcoolémie. »
Pacifier les sorties de bars !
C'est pour cela que chaque nuit, un binôme est spécifiquement dédié à la sécurisation de la sortie des deux bars de nuit de l'île, au moment de leur fermeture, vers 2 heures du matin.
« Il y a très peu de bagarres. Il s'agit surtout de faire respecter les heures de fermeture et de limiter les nuisances sonores qui peuvent créer des tensions, ainsi que les petites incivilités liées à une trop forte alcoolisation. Mais ça se passe bien, les gens restent très respectueux, même alcoolisés. C'est d'autant plus appréciable que la nuit, nous ne sommes que deux face, très souvent, à une soixantaine de personnes. Il faut savoir faire preuve de pédagogie », poursuit l'adjudant de réserve Patrick, retraité de l'arme, en renfort sur l'île pour la 4e année. Sa présence est une plus-value pour le poste, car sa connaissance du site et des acteurs locaux facilite le travail de ses camarades, reconnaît d'ailleurs le chef de poste.
Les emprunts de vélos, une « tradition » sur l'île
La particularité ici, ce sont les « emprunts » de vélos. Les vacanciers prennent ceux qu'ils trouvent pour rentrer et les déposent ensuite n'importe où, y compris parfois dans les douves. Un phénomène auquel les Aixois sont habitués. « Les pompiers nous en ramènent tous les matins après leur tour de l'île et, quotidiennement, des habitants viennent nous voir pour savoir si on n'a pas retrouvé leur bien. Il arrive même que certains croisent des vacanciers sur leur vélo ; et la restitution se passe bien. Ils savent aussi que s'ils commettent des méfaits, ils sont bloqués sur l'île, donc on les retrouvera », sourit le MDC Daniel.
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