Le lac d’Annecy au cœur d’un dispositif de sécurité inédit

  • Par la capitaine Sophie Bernard
  • Publié le 13 août 2020
© GEND/SIRPA/F.GARCIA

Destination de prédilection pour de nombreux Français cet été, le lac d’Annecy et ses abords font l’objet de patrouilles quotidiennes axées sur la prévention. Pour ce faire, les gendarmes ont décidé de troquer leurs voitures contre un bateau, des chevaux ou encore des prototypes de vélos !

Élue à la tête des « villes où il fait bon vivre en France », selon un classement publié par le JDD début 2020, Annecy ne désemplit pas cet été, bien au contraire ! « Cette année, malgré le coronavirus, le taux de fréquentation du secteur reste au moins similaire à l’an dernier ! Certes, il y a moins de touristes étrangers, mais beaucoup de Français se sont tournés vers notre département pour y passer leurs vacances et de nombreux locaux ont décidé de ne pas partir », explique le capitaine Cyrill Gambini, adjoint au commandant de la compagnie d’Annecy.

Une saison sous le signe du coronavirus

La « perle des Alpes » regorgeant d’activités, le lac et ses abords sont très prisés : les baigneurs côtoient de nombreux bateaux, paddles ou pédalos, tandis que les promeneurs se frayent un chemin entre les VTT, les rollers, les skateboards et les trottinettes électriques. Mais si l’épidémie a eu le mérite d’attirer les touristes à Annecy, elle génère aussi son lot d’incivilités et d’infractions. Le port du masque étant obligatoire dans certaines zones de la ville, les gendarmes doivent veiller à ce que ces consignes sanitaires soient bien appliquées dans les commerces et les rues concernées. En outre, les boîtes de nuit étant fermées et les bars limités en capacité d’accueil, les tapages, rixes et ivresses publiques manifestes se multiplient. Aussi, malgré son cadre féerique, la compagnie d’Annecy concentre, à elle seule, un tiers de la délinquance enregistrée par le groupement de gendarmerie départementale de Haute-Savoie. Pour que tout le monde cohabite en bonne intelligence, un dispositif global de sécurité a donc été instauré durant la saison estivale.

Un cavalier qui surgit hors de Paris

Armée d’un poste à cheval depuis l’année dernière, la compagnie accueille, en outre, cet été, deux militaires et six chevaux de la Garde républicaine (G.R.), qui ont trouvé refuge aux écuries du Rampignon, un centre équestre annécien. Chaque jour, des patrouilles montées, composées de trois cavaliers du groupement de Haute-Savoie et de la G.R., arpentent les abords du lac. Particulièrement sollicités du fait du dénivelé et de la chaleur, les chevaux sont employés de préférence en matinée et en fin d’après-midi. Tout comme dans la capitale, ils permettent d’établir facilement un contact avec la population. « Les gens apprécient de nous voir à cheval et viennent facilement vers nous. Ils nous apportent ainsi beaucoup de renseignements », remarque la cheffe Charlotte Kempenich, affectée au troisième escadron de cavalerie de la Garde.

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  • Ces deux jeunes hommes avaient décidé de faire le tour du lac en circulant sur un même vélo! Les gardes républicains leur font remarquer que ce comportement peut être dangereux pour eux ainsi que pour les autres usagers.

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  • Ces deux jeunes hommes avaient décidé de faire le tour du lac en circulant sur un même vélo! Les gardes républicains leur font remarquer que ce comportement peut être dangereux pour eux ainsi que pour les autres usagers.

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Juchés sur leurs montures, les gendarmes disposent également d’une vue lointaine et peuvent rattraper rapidement les éventuels délinquants. Ils luttent ainsi notamment contre les incivilités, les vols à la roulotte sur les parkings, ou encore les trafics de stupéfiants dans les parcs de la ville. En cas d’infraction constatée, les cavaliers peuvent faire appel aux brigades voisines, mais aussi aux six réservistes employés en peloton autonome tous les week-ends.

 

 

Des patrouilles à vélo boostées par la technologie

Autre nouveauté autour du lac cet été : les gendarmes enfourchent des vélos conçus et prêtés par la start-up locale « Whattfornow ». Ces deux-roues sont équipés d’une batterie et d’un booster permettant, par la simple pression d’un bouton, d’accélérer sur certains tronçons tout en pédalant. L’engin, débridé pour l’utilisation des patrouilles, peut ainsi atteindre la vitesse de 40 km/h. « La compagnie a établi un partenariat avec cette start-up, qui nous prête quatre prototypes. Des binômes circulent ainsi quotidiennement des deux côtés du lac, deux vélos étant attribués à la brigade de Saint-Jorioz et deux autres à celle d’Annecy-le-Vieux. Ce cycle, qui sort de l’ordinaire, permet d’intéresser la population et d’entamer facilement la conversation », constate le capitaine Gambini.

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La convention profite à tous : cette jeune marque se fait connaître, tandis que les gendarmes bénéficient du prêt et de l’entretien de ce vélo hors norme, valant 4 800 euros. « Nous accédons ainsi plus facilement aux zones piétonnes et aux sentiers et pouvons nous arrêter plus facilement. Cela invite au contact mais a aussi le mérite d’insécuriser le délinquant, qui ne nous entend pas arriver », apprécie l’adjudant-chef Franck Bayard, commandant la brigade de Saint-Jorioz. Les militaires peuvent notamment veiller à la circulation sur la « voie verte » qui entoure le lac : un domaine partagé qui donne lieu chaque année à des accidents !

Gendarmes naviguent sur les flots

Quand la population n’est pas autour du lac, les gendarmes la retrouvent sur l’eau. Et là non plus, ce n’est pas de tout repos ! Au-delà de sa couleur turquoise, le lac est propice aux noyades, du fait de sa densité, de sa profondeur (jusqu’à 70 mètres) et de ses courants froids. Aussi, la brigade nautique d’Évian, particulièrement employée sur le Léman, effectue également des services réguliers sur le lac d’Annecy. En outre, plusieurs militaires de la compagnie ont reçu la formation de Pilote d’embarcation gendarmerie 1er degré (PEG). Ils peuvent ainsi se servir de la vedette, basée à Saint-Jorioz, pour patrouiller sur le lac. Les militaires contrôlent les nombreux bateaux évoluant sur l’eau (documents et matériels), tout en dispensant des messages de prévention aux usagers. « En restant inerte quelques minutes, le corps peut rapidement couler à pic au fond du lac ! », alerte le capitaine Gambini. Les gendarmes veillent donc au respect du port du gilet de sauvetage, notamment pour les utilisateurs de paddles ou de pédalos. Ils entretiennent également un contact privilégié avec les loueurs et les surveillants de baignade.

Sur terre comme sur l’eau, les gendarmes de la compagnie d’Annecy veillent au grain pour un été en toute sécurité !

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