PACA : quand les gendarmes s’associent à l’ONF pour des contrôles coordonnés

  • Par la capitaine Sophie Bernard
  • Publié le 01 novembre 2021
© GENDARMERIE/SIRPA/F.GARCIA

Au-delà des grandes agglomérations, à l’abri des regards, bon nombre d’incivilités, voire d’infractions, ont lieu dans les massifs forestiers de PACA, qui s’avère être la deuxième région la plus forestière après la Corse, avec près de 10 % de la surface forestière nationale. Aussi, depuis plusieurs années déjà, les unités de gendarmerie locales ont pris l’habitude d’agir de concert avec un partenaire privilégié en la matière : l’Office national des forêts. Rendez-vous avec eux en pleine nature !

Les températures sont moins élevées, mais le soleil continue de briller dans le ciel de la Méditerranée, c’est le fameux « été indien » ! Entre les promeneurs encore de sortie et la rentrée des chasseurs, les gendarmes du groupement des Bouches-du-Rhône poursuivent leurs contrôles coordonnés avec les agents de l’Office national des forêts (ONF).

Un dispositif adapté

Cet après-midi d’automne, ils se sont donné rendez-vous en plein massif, entre Roquefort-la-Bedoule et Ceyreste, pour une opération mobilisant différents moyens : quatre agents de l’ONF sont associés à quatre gendarmes du Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) d’Aubagne. Pour compléter le dispositif et s’adapter à la typologie de l’environnement, ils sont appuyés par deux cavalières de la garde républicaine et deux motocyclistes de l’Escadron départemental de sécurité routière (EDSR) des Bouches-du-Rhône.

© GENDARMERIE/SIRPA/F.GARCIA

« Même si nous sommes en arrière-saison, le massif reste un vrai terrain de jeu pour les propriétaires de motocross et de quads, malgré une interdiction destinée à protéger les promeneurs et l’environnement. Ils sont nombreux à ne pas maîtriser leur engin, à mal s’équiper, voire à circuler sans permis, avec un véhicule non homologué. Ces moyens spéciaux, mis en œuvre par la gendarmerie, nous permettent de les dissuader, mais aussi de les repérer et de les intercepter plus facilement en cas de refus d’obtempérer, apprécie le commandant Rémi Bonardo, responsable de l’unité locale de l’ONF. La présence des gendarmes à nos côtés nous permet également de réprimer plus facilement les infractions observées, car bien souvent, le technicien forestier travaille seul et, dans la mesure où il parvient à intercepter un contrevenant sur sa zone, il n’est pas équipé pour interroger les différents fichiers, ni pour dresser des procès-verbaux électroniques. »

© GENDARMERIE/SIRPA/F.GARCIA

L’échange de renseignements

Cette coopération est également particulièrement appréciée par les gendarmes locaux, qui y voient notamment une vraie source de renseignements. « En forêt, il se passe énormément de choses, que ce soit du trafic de stupéfiants, du proxénétisme, des découvertes de cadavres, l’abandon de véhicules volés, etc. Les agents de l’ONF ont une très bonne connaissance de ces zones et un réseau important qui peut être mobilisé en cas de besoin, comme ce fut le cas, par exemple, pour rechercher le forcené dans les Alpes-Maritimes l’été dernier », explique le chef Alexandre, affecté au PSIG d’Aubagne.

© GENDARMERIE/SIRPA/F.GARCIA

Les agents de l’ONF sont également au fait de nombreuses infractions dans des domaines très techniques, comme la police de la chasse (plan de chasse, armes et munitions, droit de propriété, etc.) ou celle de l’environnement (prévention des incendies, fouilles archéologiques ou utilisation de drones prohibée, trafic d’espèces protégées, vols de bois ou d’espèces rares, etc.). « Deux uniformes différents qui portent le même message, cela donne encore plus de poids à la réponse de l’État face aux délinquants », remarque le commandant Bonardo. Il faut croire en effet que la présence de ces deux entités en forêt dissuade, puisqu’en dehors de la présence de promeneurs, aucune infraction ne sera relevée ce jour-là.

Des formations croisées

Au-delà des contrôles coordonnés sur le terrain, la coopération passe également par des formations communes très appréciées des personnels, comme des séances d’intervention professionnelle dispensées par les gendarmes. «Cela fait plusieurs années que je suis affecté au PSIG et nous n’avons de cesse de former régulièrement les agents de l’ONF aux différentes techniques de contrôle, pour qu’ils sachent intervenir en toute sécurité », indique le chef Alexandre. « C’est rassurant pour nous qu’ils nous forment sur ce point, car ils ont l’habitude, que ce soit pour les gestes ou le ton à employer. Nous restons demandeurs de leurs critiques pour progresser », reconnaît le commandant Bonardo.

© GENDARMERIE/SIRPA/F.GARCIA

Si cette coopération fructueuse a été officialisée, il y a trois ans, par l’établissement d’un protocole entre l’ONF et la région de gendarmerie Provence-Alpes-Côte-d’Azur, elle a encore de beaux jours devant elle, puisque les deux entités ont signé un avenant au document, le 24 septembre dernier. Celui-ci a notamment pour objectif de renforcer leur action conjointe sur deux thématiques : l’acculturation au domaine du renseignement de la sécurité intérieure pour l’ONF et, réciproquement, la fourniture d’un appui cartographique en matière de forêts et de risques incendie pour la gendarmerie. Dès 2022, des actions ciblées s’inscrivant dans le cadre de la lutte pour la protection de l’environnement devraient également être menées, en visant notamment les dépôts sauvages et les coupes illégales de bois.

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