La gendarmerie démontre ses capacités d’intervention devant un parterre d’auditeurs

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 28 octobre 2022
© GEND/SIRPA/B.LAPOINTE

Vendredi 21 octobre, des auditeurs de l’Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN), du Centre des hautes études militaires (CHEM) et de l’École de guerre ont été accueillis sur le plateau de Satory pour y suivre des démonstrations dynamiques et des présentations statiques des capacités d’intervention de la gendarmerie.

Ce vendredi 21 octobre, c’est à une démonstration de force qu’ont pu assister 160 auditeurs de l’Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN) et du Centre des hautes études militaires (CHEM), ainsi que 350 auditeurs de l’École de guerre, sur le site Nexter, à Satory.

Une démonstration dynamique, exécutée par le Groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM) et le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), leur a d’abord été proposée, illustrant les capacités de la gendarmerie en matière de rétablissement de l’ordre et la montée en puissance via le Dispositif d’intervention augmenté de la gendarmerie (DIAG). Les auditeurs ont ensuite pu suivre des présentations statiques portant sur la gestion de crise multifactorielle, la capacité de projection et les investigations en situation dégradée, mais aussi découvrir la gendarmerie départementale.

Une grande interopérabilité

La démonstration dynamique se déroulait en deux tableaux, le premier illustrant la gradation de l’action des forces de sécurité intérieure dans une situation de crise. « De plus en plus souvent, la gendarmerie est confrontée à des formes de contestation qui nécessitent une bascule rapide d’une situation de maintien de l’ordre à une situation de rétablissement de l’ordre, parfois dans un contexte insurrectionnel, et avec une menace terroriste toujours présente, qu’il faut intégrer », décrit le général Christophe Daniel, commandant du GBGM.

Dans ce premier exercice, la visite officielle d’une autorité politique sur un site d’enfouissement de déchets nucléaires est perturbée par des activistes, dont la violence va monter crescendo. Le commandant de la compagnie de gendarmerie départementale est le directeur du service d’ordre, mandaté par le préfet de zone comme autorité habilitée à décider de l’emploi de la force. Il a à sa disposition un escadron du GBGM, renforcé par un peloton VBRG (Véhicule Blindé à Roues de la Gendarmerie), un hélicoptère EC 135 des Forces aériennes de la gendarmerie nationale (FAGN), ainsi qu’un drone et un véhicule équipé d’un mat télescopique de la Cellule nationale d'observation et d'exploitation de l'imagerie légale (CNOEIL). « L’hélicoptère, le véhicule et le drone jouent un rôle essentiel pour renseigner le commandement sur les mouvements des manifestants, identifier les éventuels fauteurs de troubles, et matérialiser les infractions », précise le général Daniel.

Dans le second tableau présenté aux auditeurs, un quartier sensible est le théâtre d’émeutes depuis plusieurs nuits, à la suite d’une opération anti-stups. Les gendarmes mobiles appelés en renfort ont essuyé des tirs d’armes à feu. Sur proposition du commandant de région zonale, le préfet a validé l’engagement d’un Dispositif d’intervention augmenté de la gendarmerie (DIAG), composé d’un escadron de gendarmerie mobile, d’un peloton VBRG, d’un hélicoptère des FAGN et d’une section de la Force Intervention (F.I.) du GIGN. « Cette manœuvre illustre le degré d’interopérabilité de l’ensemble des composantes du DIAG », explique le commandant en second du GIGN.

Mis en place en janvier 2021, le DIAG a été utilisé à plusieurs reprises depuis deux ans, en métropole, sur des traques de forcenés, en Nouvelle-Calédonie, et aux Antilles, lors des troubles de novembre 2021. « Toutes les capacités du GIGN peuvent être intégrées au DIAG : des moyens d’acquisition du renseignement, des véhicules blindés légers pour un appui à la mobilité de l’escadron, des moyens d’arrestation de véhicules de type herse, qui peuvent être employés pour contrer la mobilité de l’adversaire, et une capacité d’appui feu, avec un tireur embarqué à bord d’un hélicoptère », détaille l’officier du GIGN.

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Capacité de projection et d’investigations en milieu dégradé

À l’issue de ces démonstrations dynamiques, les auditeurs ont pu suivre des présentations statiques sur trois thématiques. La première était dédiée à la gestion de crise multifactorielle : le cyber, la lutte anti-drone et le risque NRBC (Nucléaire Radiologique Biologique Chimique). La deuxième était consacrée à la capacité de projection, avec le rôle du Centre national des opérations (CNO) et de son Système de cartographie de crise (SC2).

Enfin, la troisième thématique portait sur les investigations en situation dégradée, à travers les expertises menées en Ukraine par l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) au profit des magistrats ukrainiens. Ces trois missions, d’une durée respective de cinq, sept et quatre semaines, - la dernière venant de se terminer -, portaient sur l’examen médico-légal des corps, pour déterminer les circonstances du décès, l’identification des victimes par l’établissement d’un profil génétique, grâce au dispositif projetable d’analyse génétique rapide, le Lab’ADN, et, enfin, les constatations balistiques sur les infrastructures, avec une modélisation 3D remise au magistrat instructeur ukrainien, permettant de poursuivre les investigations sur la scène de crime plusieurs mois, voire plusieurs années, après les faits.

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Tour d’horizon de la « départementale »

Dans l’après-midi, les auditeurs de l’IHEDN et du CHEM ont également pu découvrir la gendarmerie départementale, avec la présentation des missions d’une région zonale par le général de corps d’armée Xavier Ducept, commandant la Région de gendarmerie d’Île-de-France, celle d’un Groupement de gendarmerie départementale (GGD), par le colonel Michaël Fumery, commandant le GGD de Seine-et-Marne, celle de la mission Police judiciaire (P.J.) par le colonel Thomas Andreu, commandant la Section de recherches (S.R.) de Versailles, et, enfin, celle de la « gendarmerie environnement », par le colonel Ludovic Ehrhart, commandant en second de l’Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP).

À l’issue, les auditeurs ont pu découvrir et échanger avec les militaires, notamment ceux du GGD des Yvelines, autour de trois pôles mis en place dans les alvéoles du GBGM : le premier consacré à la sécurité du quotidien, le second à la sécurité routière, le troisième à l’environnement. Un équipage du Groupement des forces aériennes de gendarmerie d’Île-de-France, avec leur appareil, était également présent. Les auditeurs ont particulièrement apprécié ces échanges concrets avec les gendarmes de terrain, qui leur ont expliqué avec passion leur métier au quotidien.

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