Des experts cyber en appui des enquêteurs

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 12 septembre 2021
© GEND/SIRPA/MARIE-AMELIE SAILLET

Suite de la découverte des trois pôles du Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend), présentés au Forum international de la cybersécurité (FIC) 2021, avec celui de l’expertise numérique. Ces experts en analyse apportent un appui opérationnel aux enquêteurs, peuvent se projeter sur le terrain lors de perquisitions ou d’auditions, et développent des outils cyber d’investigation.

C’est une affaire intrigante qui s’est déroulée au Forum international de la cybersécurité (FIC) 2021, du 7 au 9 septembre. Un homme est retrouvé mort dans son appartement. Les enquêteurs disposent de peu d’éléments physiques pour démarrer leur investigation, mais la scène de crime comprend de nombreux objets connectés : montre, balance, ampoule, assistant vocal… Autant de pistes potentielles à exploiter.

Ces enquêteurs, très nombreux, ne sont ni gendarmes ni policiers, mais visiteurs du FIC. Et la scène de crime est une maquette présentée sur le partie dédiée à la gendarmerie du stand de la Délégation à l'information et à la communication (DICOM) du ministère de l'Intérieur. « Cette scène de crime est inspirée de faits réels et existe en grandeur nature au Pôle Judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN) pour former les enquêteurs cyber. Elle s’inscrit également en lien avec nos travaux de recherche publiés dans des revues scientifiques », précise le capitaine (CNE) François, chef du Département coordination opérationnelle cyber (DCOC) du Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) au sein du Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend).

Chaque joueur dispose d’un jeu de cartes avec les suspects et les différentes unités d’appui technique du ComCyberGend qu’ils peuvent solliciter pour faire avancer leur enquête. Mais attention ! Chaque carte ne peut être jouée qu’une seule fois. Il faut bien choisir l’objet à analyser et le département qui va s’en charger. Ce jeu est riche de surprises et de rebondissements, alliant investigation numérique et enquête cyber notamment sur le darkweb…

« On trouve une multitude d’objets connectés sur une scène de crime, note le CNE François. Des objets hétérogènes qui peuvent être déclenchés à distance avec un smartphone, une commande vocale, une action programmée… Cette situation pose de nombreuses questions pour l’enquêteur. C’est donc un challenge important pour la gendarmerie de disposer d’une méthode efficiente pour prendre en compte ces objets, en cohérence avec les actions de la police technique scientifique. La trace numérique apporte un vrai plus dans la résolution des enquêtes. »

  • © GEND/SIRPA/MARIE-AMELIE SAILLET
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Expertise, assistance et développement d’outils

Ce jeu avait donc pour but de sensibiliser le public du FIC à cet aspect essentiel, désormais, du travail des gendarmes, mais aussi de présenter l’organisation de la Division d’appui aux opérations numériques (DAONUM) du ComCyberGend, qui comprend un département de conception et de développement des outils cyber (DC²) et deux centres nationaux : expertise numérique (CNENUM) et assistance cyber (CNAC).

Le CNENUM est le conseiller national pour la gendarmerie dans les actions de recherche et développement relatives au domaine de la preuve : extraction de données, traitement de l’information et rétro-conception. Dans ce laboratoire, les experts en blouse blanche prennent en compte, au profit des magistrats et des enquêteurs, les téléphones, ordinateurs et objets connectés qui ne peuvent pas être traités à l’échelon local, soit parce qu’ils sont chiffrés soit parce qu’ils ont été détériorés.

Le CNAC de son côté apporte un appui opérationnel aux enquêteurs, 24 heures / 24 et 7 jours / 7, avec un guichet unique pour leurs relations avec les opérateurs de téléphonie et les fournisseurs d’accès et de services numériques, et une force de projection sur le terrain. Il propose également une interface d’assistance technique au niveau national aux enquêteurs de la gendarmerie

Enfin, le DC² explore le potentiel  des technologies numériques afin de concevoir des applications orientées sur l’investigation au profit des cyber enquêteurs de la gendarmerie.
Mais si la dimension technologique est bien entendu essentielle dans le cyberespace, le facteur humain l’est tout autant, et la gendarmerie compte bien mettre d’importants moyens pour recruter des futurs cyber militaires. Un autre objectif du jeu présenté au FIC était donc de détecter des profils de recrues potentielles, soit au sein de la gendarmerie, soit au sein des visiteurs du stand. Un deuxième niveau de jeu, plus technique, était dissimulé à cet effet.

SIRPA/Valentin Martin

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